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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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La Légende de Despereaux (The Tale of Despereaux)
USA / 2008
11.02.2009
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DESPEREAUX MOUSE OUAHHH!!!
« - il était petit, même pour une souris »
Les vacances sont là, et ça se voit. La semaine dernière, Volt, star malgré lui déboulait sur nos écrans. Aujourd’hui, et dans un tout autre style, l’animation fait la part belle à une souris (qui après Mickey Mouse, Bernard et Bianca, Fievel ou bien Ratatouille est un petit compagnon qui inspire toujours). Mais pas n’importe laquelle… "A Despereaux Tilling" qui naquit en 2003 sous la plume de Kate DiCamillo.
La légende de Despereaux nous plonge immédiatement en plein cœur d’un livre de contes où la confection d’une soupe devient un magnifique ballet dont les légumes sont les petits rats, que dis-je, les ballerines.
L’histoire comme les divers mondes de chacun semblent à la fois complètement imaginaires tout en rayonnant de réalisme tant chaque personnage est travaillé et aucun élément (même le plus petit) n’est laissé au hasard. Les univers dans lesquels évoluent les souris et les rats regorgent d’inventivité et de petites idées toutes plus surprenantes les unes que les autres. Tout est minutieusement pensé comme les souris et leur petite ville humanisée ainsi que les boutons et les bobines de fil auxquels ils ont recours pour se vêtir. Le monde des rats est beaucoup plus sombre et glauque. Tout n’y est que pourriture et odeur nauséabonde dans ces bas-fonds du château où les arêtes de poissons tiennent compagnie aux squelettes humains. Le royaume de Dor, quant à lui, est certes moins féérique et imaginaire mais reste original, notamment grâce à certains de ses personnages tels que Boldo, ArcimBoldo (l’aide d’André le cuisinier), qui est à l’image d’une peinture du maître du même nom.
Avec un budget assez minime pour un film d’animation de cette envergure, le résultat visuel de La légende de Despereaux pourrait rendre jaloux les plus grands. Le travail numérique rapproche ici le film des illustrations d’un livre de contes de fées de la belle époque, comme on les imagine. Les traits n’y sont pas trop lisses et les couleurs gardent un aspect tamisé. Le jeu des ombres et des lumières est tout juste superbe à tel point que la lumière devient elle-même un personnage à part entière, jouant un rôle très important au sein même de l’histoire.
Côté narration justement, le conteur (Sigourney Weaver dans la version originale et André Dussollier dans la version française) tient également une place prépondérante dans cette légende, tissant ainsi un lien privilégié avec le spectateur.
Au cœur du récit, la lumière se focalise sur le désir d’exploration et le courage du gentilhomme qu’est Despereaux. Mais il n’est pas le seul héros de cette légende. Il a à ses côtés un rat qui ne rêve que du grand large et de la lumière du soleil et une jeune fille dure de la feuille qui rêve de devenir princesse. Derrière la morale du courage et de l’amitié qui viennent à bout des forces du mal se cache l’histoire de personnages qui ne se sentent pas à leur place dans le monde auquel ils appartiennent et rêvent de briser leurs chaînes et d’abaisser les frontières qui séparent leurs différents univers. La portée du propos est donc beaucoup plus grande qu’on ne pourrait le croire et derrière les aspirations de ce petit être aux grandes oreilles se dissimule un monde beaucoup plus vaste. Une légende qui fait dire à chacun que tout est possible… Morgane
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