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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Double Jeopardy (Double jeu)
USA / 1999
05.04.00
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LA FUGITIVE
"- Quel est votre prix?
- 1 million de $. J'ai toujours aimé les comptes ronds."
Un hit surprise de cette ampleur, en période creuse, ne pouvait que attiser la curiosité. Les spectateurs qui iront voir Double Jeopardy devront s'attendre un un thriller divertissant, au scénario plutôt ingénieux, à la mise en scène carrément plate (exceptédans les cènes de prison), et à une alchimie bizarroide. Bref un produit pas tout à fait convainquant mais où l'on se fait piéger agréablement.
Le film est décevant tellement il est conventionnel, tellement il rappelle Le Fugitif, avec moins de fougue et de paranoïa. A traverser les Etats Unis dans ses endroits les plus cinégéniques, on se croirait dans un dépliant touristique... Car ce road-movie qui s'ignore ne prend son ampleur qu'à la fin du premier tiers. Effet voulu?
Sans doute. La scène qu'on aurait pu croire le paroxysme du film, autrement dit la disparition du mari, est filmé de manière totalement banale, accrochée à une scène sensuelle, sans aucune autre transition que le changement de lumière.
En fait, c'est à l'apparition - tardive - de Tommy Lee Jones, que le scénario se remplit de rebondissements, de cascades, d'action, et même d'émotion. Mais TLJ - toujours Marshal poursuivant son fugitif - est si rare à l'écran, si invisible dans ce rôle d'homme raté et introverti, sans épaisseur ni charisme, qu'il ne fait que passer. Minimum syndical presque désappointant.
Heureusement, Ashley Judd, innocente et naïve, combattive et donnant corps à un personnage maternel idéal, sauve l'ensemble; le film repose sur ses épaules, et fidèle à lui-même, Beresford filme très bien les femmes ; qu'elles soient taulardes ou garces, héroïques ou traîtres.
Aussi étonnant soit-il, le duo ne prend pas : l'héroïne n'est d'ailleurs pas très maligne (elle vire délinquante) dans sa détermination.
Cette absence de surenchère et cette surabondance de clichés (la scène d'entraînement) ne doivent pas occulter un script parfaitement huilé, où chaque scène a une raison d'être.
Au delà d'une critique du système judiciaire et policier, finalement superficielle, ce polar très lisse et peu original axe tout son point de vue sur une mère qui recherche son fils. Seul mobile pour cette innocente. Hitchcock en aurait fait une femme bien plus fatale, cherchant à se déculpabiliser... ce hiatus enlève énormément de suspens. Et c'est dommage. vincy
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