Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Unborn (The Unborn)


USA / 2008

11.03.2009
 



LA MALÉDICTION EST UNE AFFAIRE DE FAMILLE





«- C’est pour ça que ma mère est devenue folle !
- Ne t’inquiète pas tu ne termineras pas comme elle.
»

Brillant scénariste, on lui doit notamment les scripts de Blade II, Dark city et une partie de celui de Batman Begins, David S. Goyer continue d’explorer la veine fantastique après The Invisible, qui fut d’ailleurs invisible sur nos écrans, et le calamiteux Blade III. Unborn lui permettra-t-il d’accéder à la reconnaissance en tant que réalisateur ?

La possession d’une personne vivante par un esprit malin n’est pas un des sujets les plus originaux du cinéma. De Rosemary’s baby à L’exorciste, de Shining à Ring, ce sujet a de tout temps passionné les scénaristes, matière propice à de multiples variations en se basant sur diverses religions et autres malédictions. En ce qui concerne Unborn c’est au tour de la mythologie juive de pondre un démon nommé le Dibbouk, âme errante en quête d’un nouveau corps à habiter. Reste à savoir comment l’ancrer dans le réel de la pauvre héroïne, bien en peine depuis la mort de son internée de maman.
Soyons honnête : Unborn séduit tout autant qu’il agace.
Il séduit tout d’abord par la manière qu’a le réalisateur d’aborder son sujet. Sans emphase voire avec respect, il raconte et met en scène son histoire comme seul un amoureux du fantastique sait le faire : un fantôme énigmatique, des signes occultes, des miroirs menaçants, une sauce de théologie et quelques touches de gore, l’ensemble sous l’œil d’une caméra s’amusant à ne jamais découvrir ce qui se cache derrière… Ajoutez à cela des séquences de trouille très efficaces, mention toute particulière à la transformation d’un homme en chien de l’enfer, et vous aurez un film bien calibré en terme de divertissements et de frissons.

Malheureusement les belles séquences d’épouvante sont court-circuitées par nombre de plans archi usés et de situations convenues. C’est bien simple on a l’impression d’avoir déjà vu ce film des dizaines de fois, tant pour les personnages, de la jeune fille possédée au rabbin exorciste, que pour la mise en scène ne sortant jamais des sentiers battus (ah ces plans au ralenti pour signifier l’imminence d’un événement et ces satanés flash backs qui arrivent à peine après dix minutes de film !). De ce fait Unborn ne décolle qu’à l’apparition du spectre en question, pour retomber l’instant d’après dans une monotonie bien soporifique.

Sans aller jusqu’à dire qu’Unborn n’aurait jamais dû voir le jour, cette nouvelle réalisation de David S. Goyer confirme à la fois son talent de scénariste et son manque d’inventivité en terme de réalisation. Tout le monde ne peut pas endosser plusieurs casquettes, à moins d’accoucher de fausses bonnes idées.
 
Denis

 
 
 
 

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