Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Loin de la terre brûlée (The Burning Plain)


USA / 2008

11.03.2009
 



LE JOUR DES CENDRES





"On ne vivra plus jamais en paix"

Guillermo Arriaga, c’est le scénariste talentueux d’Amours chiennes, de 21 grammes ou encore de Babel. Sa spécialité, ce sont les histoires parallèles qui finissent toujours par se croiser à un moment ou à un autre. Pour son premier long métrage, il ne déroge pas à la règle, s’écrivant pour lui-même une histoire complexe mélangeant plusieurs temporalités et plusieurs personnages n’ayant apparemment aucun lien les uns avec les autres. A condition de ne pas avoir découvert toute l’histoire dans la bande-annonce (une fois encore bâtie de manière à ne laisser aucune surprise), on se passionne pendant un moment pour cet apparent imbroglio scénaristique. Et puis, comme on commence à connaître l’astuce de l’intrigue morcelée qui se reconstitue comme par magie à la fin, il ne faut pas longtemps pour deviner la plupart des corrélations bien avant que le film ne les révèle en grande pompe.

Or, Arriaga devrait le savoir, il n’est jamais bon d’avoir du retard sur son spectateur. Déjà parce que cela le contrarie, et ensuite parce que cela lui laisse le loisir de penser et chipoter sur les détails. Le temps notamment d'être déçu. Ce qui faisait le charme et la force des précédents scénarii du réalisateur (cette sensation de puzzle liée à des questions de culpabilité et de destin) est devenu rien de plus qu’une recette qu’il semble vouloir décliner à l’infini.

Et ce n’est pas l’intrigue en elle-même qui va nous sauver de la déception. Tout est terriblement conventionnel dans ce film où le moindre des comportements “immoraux” des personnages (tromper son conjoint, avoir une vie sexuelle libérée) s’explique par un grave traumatisme psychologique qui semble inutilement vouloir tout justifier, voire excuser. Sans compter l’héroïne pour qui la rédemption est forcément liée à l’amour, et si possible à l’amour maternel. Tous ces bons sentiments ont beau être interprétés à l’écran par des comédiens de qualité (entre autres, on devrait à nouveau entendre parler de la jeune Jennifer Lawrence qui interprète Marianna), impossible d’y croire, ou même de s’y intéresser. N’est pas Inarritu qui veut, et là où le cinéaste est capable d’insuffler à sa mise en scène un minimum de légèreté, Arriaga, lui, ne s’embarrasse d’aucune subtilité. A ce compte-là, difficile de sauver le film.
 
MpM

 
 
 
 

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