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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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I am because we are
USA / 2008
25.03.2009
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ENSEMBLE C’EST TOUT
"Etre terrifié ne suffit pas"
Parfois, il faut savoir laisser de côté ses réticences formelles. Ainsi, I am because we are a tous les défauts d’un long clip humanitaire jouant sur la corde sensible, et pourtant, il s’avère tout simplement incontournable. En effet, en dénonçant les conditions de vie misérables de la plupart des Malawites, et en tentant d’y apporter des réponses, ce premier documentaire signé par Nathan Rissman offre un témoignage unique permettant enfin d’attirer l’attention sur ce pays martyr et surtout de donner la parole à ses habitants.
Au fil de ces rencontres avec des enfants orphelins, des mères touchées par le SIDA ou encore des responsables politiques ou associatifs, on découvre notamment que la plupart des maux sont liés entre eux, s’entretenant les uns les autres. Ainsi, l’extrême pauvreté qui règne dans le pays a fait resurgir des rituels traditionnels favorisant l’épidémie de SIDA. De même, on assiste à la résurgence de pratiques de sorcellerie et de croyances d’un autre temps qui entraînent des mutilations infantiles, principalement génitales. Dans ce contexte extrêmement compliqué, le million d’enfants orphelins que compte le pays est totalement livré à lui-même, privé de tout, et surtout d’espoir. Comment avoir confiance en l’avenir lorsque vous n’avez ni toit, ni nourriture, ni personne pour s’occuper de vous ? A ce rythme-là, le pays lui-même se prive de tout futur, amputé à la fois de ses jeunes adultes actuels (les plus touchés par le VIH et ses complications) et de ceux de demain.
On veut bien croire que Madonna, bien loin de tout calcul personnel, a été terrassée par cette réalité, n’éprouvant plus que le désir de médiatiser une telle souffrance. Qui n’aurait pas éprouvé la même chose ? ! Après avoir suivi le destin de quelques gamins parmi d’autres, on a juste envie de témoigner à notre tour, et de tout miser sur le peu d’espoir entrevu dans le documentaire. Cet espoir que chacun peut changer les choses à son niveau, qu’il suffit d’un peu d’éducation et de conscience pour effacer les souffrances des Malawites et, par extension, de tous ceux qui connaissent un destin semblable sur la planète. Faire prendre conscience à la jeunesse malawite qu’elle n’est pas née victime, et qu’il lui est possible de briser le cercle vicieux de la misère, c’est lutter contre la racine du mal et faire le pari que, d’ici une ou deux générations, une telle surenchère d’horreur ne sera plus possible. Peut-être est-ce simpliste et angélique, mais c’est toujours moins cynique (et indécent) que de détourner les yeux en pensant que la cause est perdue d’avance.
MpM
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