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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Wendy & Lucy (Wendy and Lucy)
USA / 2008
08.04.2009
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LOST
«- Une nuit à la fourrière ne fait de mal à personne »
Un film discret. A l’image de son héroïne : profil bas, humble, cherchant une lumière. La lumière est d’ailleurs utilisée de manière particulière : naturaliste plus qu’esthétique. Ici, on s’autroise l’obscur, celui qui raconte ce qui est hors champs. Wendy & Lucy, entre Varda et Van Sant, révèle un joli sens de l’épure. Le scénario est mince mais ciselé, la mise en scène sobre mais subtile. Et sa comédienne, Michelle Williams, entre femme enfant et garçonnet, porte quasiment toutes les scènes avec une vulnérabilité et une simplicité épatantes.
Une femme et son chien. Voilà sur quoi repose le récit. Une errance dans un bled du nord ouest américain, pluvieux et banal. Wendy n’a pas de fric, paumée, cherchant une vie meilleure. Elle chaparde ; un petit con fait du zèle et la conduit en prison. Son chien part à la fourrière. Sa voiture ne peut plus démarrer. Sale journée.
Pourtant avec ce chien disparu, le script insère un élément dramatique à cette « fable » . Ainsi le spectateur qui assistait à un portrait impressionniste d’une Amérique précaire, marginale, est désormais en attente d’un dénouement, positif ou négatif.
Ce voyage fait donc un escale plus bizarre et plus longue que prévue. Un voyage immobile, où une laissée pour compte alterne les mauvaises et les bonnes renonctres. Un voyage qui nous transporte dans une société où l’on ne peut plus se garer sur un parking, où l’on doit payer une fortune pour déplacer une voiture de 300 mètres, où un jeune flic ne sait pas prendre les empreintes digitales, où un stagiaire est intransigeant sur les règlements… Une Amérique qui broie les destins au nom de procédures déshumanisantes.
Pourtant, Wendy & Lucy sans forcer sur l’émotion, ne manque pas d’humanisme. Et l’on s’attache, en se souvenant très longtemps d’elle, à cette jeune femme prête à tous les sacrifices pour survivre. Pour une fois, il ne s’agit pas d’un immigrant, mais bien d’une citoyenne défavorisée, pourtant étrangère au rêve américain. Un peu comme ce film, produit loin d’Hollywood, et ne cherchant jamais à en attirer les lumières.
vincy
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