Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Mutants


France / 2008

06.05.2009
 



FRENCH ZOMBIE





«- On va s’en sortir mon amour.»

Le cinéma de genre français… une grande histoire d’amour et de haine entre critiques, publics et distributeurs. Et force est d’avouer que souvent les résultats n’étaient pas à la hauteur, ce cinéma décomplexé ne parvenant que rarement à se détacher de ses deux grands frères, je veux bien sûr parler du cinéma d’auteur français et de la bonne grosse comédie populaire. Mais depuis quelques temps la donne s’inverse et des réalisateurs francs du collier accouchent de pelloches dont on n’espérait plus la naissance. Calvaire, Frontière(s), Martyrs, La horde sous peu, et bien sûr ce Mutants qui, malgré ses imperfections, rend hommage au genre et à ses maîtres.

Avec Mutants le réalisateur David Morley dont c’est ici le premier long métrage prouve qu’avec peu de moyens il est toujours possible d’emballer un film d’horreur psychologique efficace. Si au début la pauvreté des dialogues et le dépouillement des images laissent craindre le pire (car en effet il n’y a rien de pire qu’un film d’horreur français fauché), le film prend véritablement son envol une fois les deux protagonistes reclus dans cet énorme bâtiment (un ancien sanatorium) perdu dans les montagnes. L’isolement est total, la contamination est là, et Mutants en faisant directement référence à Romero et Cronenberg se transforme en un objet curieux et furieux, où l’être aimé se transforme en monstre et où l’héroïne préfère protéger son compagnon malgré sa dégénérescence, détails singuliers offrant au film tout son cachet. La crédibilité de cet amour impossible, grâce aux deux acteurs, est de plus appuyée par une photo aux dominantes grises stupéfiante à mi-chemin entre Seven et The Crow. Seul le sang, abondant, donne une tonalité humaine aux couloirs déserts et aux mines blafardes des protagonistes.

Film sur l’absence et sur la perte, Mutants a l’intelligence de s’appuyer sur le film de genre pour peindre des relations humaines impossibles dans un paysage de fin du monde, les humains étant tout aussi impitoyables que les contaminés. Et malgré des emprunts parfois très appuyés, la manière dont courent les zombies n’est pas sans rappeler 28 jours plus tard, le film se radicalise dans sa troisième bobine, exploitant au maximum ses décors, pour nous révéler toute la rage et la monstruosité de ses mutants dans un final barbare et plein d’affection.
Mutants, ou la mutation d’un petit film sans moyens en un éprouvant survival zombie enneigé. Reste à espérer que le public suivra.
 
Denis

 
 
 
 

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