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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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The Company (Company)
USA / 2003
11.02.04
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PAS ASSEZ DANSE
"- On dirait que vous avez de la fonte dans les collants."
La fascination était proche. Rarement la danse n'a été aussi scrutée, disséquée, déshabillée. L'ambition, audacieuse, aboutit, pourtant, à un pas de deux - le cinéma et la danse - raté. Un mariage qui ne trouve jamais l'harmonie souhaitée. Sur le papier, qui d'autre, en effet, qu'Altman pour nous emmener dans les coulisses de ces forçats du geste pur? Du cinéma (The Player) à la bourgeoisie anglaise (Gosford Park), ses meilleurs films dévoilent à la perfection l'arrière boutique de microcosmes sociaux ou culturels.
Dans ce croisement génétique malhabile entre Star Ac et Fame, la caméra du cinéaste ne peut rien sauver : ni l'indigence du scénario (inexistence devrait-on dire), ni la lenteur d'un montage soporifique. Aucun des personnages, malgré la foi qui anime les comédiens (MacDowell, très bon maître de danse), ne parvient à nous intéresser. Car la danse est un art narcissique, égocentrique, distant. Il paraissait, finalement, périlleux et présomptueux de vouloir donner de la chair à ces corps qui visent une certaine forme de perfectionnisme esthétique.
Est-ce le choix des ballets? Est-ce tout simplement l'absence d'intrigue? Le film se cherche entre documentaire et reportage d'investigation. Il ne trouve jamais sa voie. Flirtant du côté de Showgirls (nanar vulgaire de Verhoeven), Company, bien plus chic et respectable, évince le moindre drame et s'enlise dans un vide narratif hallucinant. Le film effleure les ennemis (le SIDA, les agents) et les petits métiers satellites. Mais cela ne suffit pas à interpeller notre ennui. Un tendon déchiré sera filmé comme il le faut. mais ne nous marquera pas. A l'instar de Campbell, qui n'a rien à jouer mais prouve qu'elle sait danser.
Nous espérions une leçon de danse, un regard cruel sur ce milieu sans pitié. Au mieux, cet hommage montre les limites du talent de chacun, et le défi aux performances physiques de tous. De la psychologie survolée dans ce milieu infect à ces corps mis à l'épreuve en permanence, Company se veut exhaustif et neutre, à la fois. Mais Altman ne parvient jamais à faire exister ces pantins. Pourtant si un cinéaste sait animer une troupe c'est bien lui. Ce fiasco - qui nous laisse stupéfait - ne s'arrange pas avec ce format vidéo haute définition qui supporte mal les plans larges et qui aurait justifié un traitement documentariste.
Reste les ballets, que les amateurs apprécieront. Modernes ou classiques, le film est parfois fidèle à leur grâce. "Tout ce que l'on peut laisser sur terre, c'est notre lumière", entend-on. Mieux vaut la voir sur scène que sur un grand écran, dans ce cas précis. vincy
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