Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Commis d'office


France / 2009

06.05.2009
 



AVOCAT ET ASSOCIES





"Nous, on est aussi excitant que des baskets Auchan !

De film en film, on ne cesse de le répéter : Roschdy Zem est un acteur talentueux, aussi crédible en garde du corps psychorigide (La fille de Monaco, où il vole la vedette à Fabrice Luchini) qu’en soldat idéaliste et intrépide survivant à l’enfer (Indigènes). Même dans une pathétique comédie pseudo-romantique tournant autour de l’adultère (Détrompez-vous), il parvient à tirer son épingle du jeu. Alors autant dire que lorsqu’on lui offre l’occasion d’interpréter un avocat ambivalent, humaniste mais au bout du rouleau, il en fait un personnage complexe et attachant auquel il devient extrêmement difficile de ne pas s’identifier.

Pour ne rien gâcher, Hannelore Cayre mène de main de maître ce premier long métrage adapté de l’un de ses romans en lui insufflant à la fois du rythme, du fond et du suspense. Le ton est enlevé, les dialogues brillants, les situations et les personnes à peine stéréotypées (seul Jean-Philippe Ecoffey sonne vraiment faux en ripoux bling-bling)… même le grand écart entre étude sociologique réaliste du petit milieu judiciaire parisien et polar musclé au pays des narcotrafiquants richissimes fonctionne. Du coup on prend énormément de plaisir à cet objet hybride qui mêle comédie, thriller et dénonciation politique. Car finalement, passé le plaisir de l’intrigue, ce qui marque le plus dans Commis d’office, c’est la situation de ces "soutiers" des prétoires (l’expression est de la réalisatrice) qui suent sang et eau pour continuer à défendre des idéaux auxquels plus grand monde ne croit.

Cette utopie d’une justice bonne et équitable n’a aucune chance face aux réalités du monde judiciaire telles que les décrit Hannelore Cayre. On a plutôt l’impression d’assister à la loi du plus fort (les plus riches ont plus de moyens de défense à disposition, légaux et illégaux), aux conséquences d’une législation obtuse (peines-plancher, lois contre la récidive, dépersonnalisation des audiences…) et à l’effondrement d’un monde qui ne tourne plus vraiment rond (le détenu qui, chaque fois qu’il est libéré, s’arrange pour retourner en prison où, au moins, il a un travail qui lui plaît…). Tout au début du film, le héros est confronté à une femme qui aligne en une seule tirade tous les clichés sur le principe même du processus judiciaire ("la prison est un hôtel gratuit, la peine de mort est la meilleure solution, pourquoi défendre les pires criminels", etc.). En moins d’1 h 30, Commis d’office lui apporte une réponse polie et bien enrobée, mais sans appel.
 
MpM

 
 
 
 

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