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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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L'Aube du monde
Irak / 2008
27.05.2009
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LES ENFANTS DU MARAIS
"- Je n’ai pas besoin de compassion.
- De quoi as-tu besoin ?
- De paix."
Avec une économie de moyens, d’effets et de dialogues, Abbas Fahdel nous transporte au cœur d’une fable touchante qui mélange l’onirisme de l'allégorie (la destruction du paradis) et la sécheresse des faits réels (la guerre Iran-Irak et l’assèchement des marais pour disperser le peuple Maadan). Ce réalisme poétique si cher au cœur de la famille Makhmalbaf lui permet de rester évasif sur les scènes de guerre et, au contraire, de placer le poids du film dans la force de ses symboles et la beauté envoûtante de ses images.
Ainsi, tout ce qui est explicatif est relégué hors champ. Par contre, un arbre qui tombe, un avion qui s’embourbe lentement, une barque qui flotte, viennent ponctuer un récit composé d’ambiance et de silence plutôt que de rebondissements spectaculaires. Au spectateur d’être capable de voir et surtout de ressentir ce que ce subtil "paratexte" véhicule comme intentions : hommage à un peuple, chronique d’une époque révolue, dénonciation de l’intolérance…
Tout est si ténu, si esquissé, que l’on s’étonne de la relative maladresse des séquences finales qui, tout à coup, veulent donner à voir (des cadavres qui auraient pourtant mieux fait de rester sous leur drap) et à entendre (le récit des exactions commises par les soldats), le tout souligné par une musique envahissante. Le personnage principal, Riad, le dit lui-même : mieux aurait valu ne pas connaître les détails quand la sordidité et l’horreur de la situation nous avaient déjà frappés dans leur globalité. Heureusement, cela ne dure pas. Bouclant avec les premières scènes, le dernier plan, qui surplombe l’île et révèle la désolation du paysage environnant, dévoile la portée universelle d’un film et lui permet de prendre son envol. Après l’horreur, un semblant d’espoir.
MpM
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