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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Departures (Okuribito)
Japon / 2008
03.06.2009
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ENTRE BIÈRE ET TERRE
“Les vivants se nourrissent des morts.”
Yojiro Takita a de quoi se frotter les mains. Non seulement son film a joui d’un joli succès critique et public au Japon mais il a également crée la surprise en coiffant au poteau les favoris Valse avec Bashir et Entre les murs dans la course à l’Oscar du meilleur film étranger 2009. Un choix certes plus consensuel mais justifiable. Non parce qu’il est meilleur que ses deux concurrents mais parce que, malin, Departures balaye large. Sa force tient d’abord à un sujet de départ peu excitant a priori – les rites de mise en bière nippons – mais traité sans austérité et même avec humour. Certes, Departures cède parfois à la facilité, certes, il assume une dose inévitable de pathos qui s’accentue dangereusement au fur et à mesure que le film avance. Toutefois, en dépit de quelques envolées lyriques conventionnelles et des violon(celle)s trop appuyés, les séquences à but lacrymal restent assez maîtrisées pour ne pas sombrer dans la franche lourdeur. Surtout, ces scènes trouvent des respirations salvatrices grâce au registre de l’insolite drolatique qui épice régulièrement le propos et l’interprétation en retenue du duo de Masahiro Motoki/Tsutomu Yamazaki donnent une sobriété rafraîchissante à l’ensemble. Résultat : Departures exploite un large éventail d’émotions sans pour autant donner dans le sensationnalisme.
Parallèlement, en abordant frontalement le tabou de la mort, le film dépasse toutes les frontières et acquiert une valeur universelle. Entre initiation aux rites et rite initiatique, il n’y a qu’un pas que le héros, Daigo, franchit très vite. C’est essentiellement de son voyage intime et ponctué de symboles dont il s’agit en définitive. En apprenant à préparer les morts pour leur ultime départ, en se frottant à l’opprobre d’un métier honni dont il découvre toute la beauté, il apprend lui-même à sortir de ses cadres traumatiques et à renaître à la vie. Pour que ce nouveau départ lui soit possible, il lui faudra retourner aux sources, affronter ses souvenirs et, bien sûr, tuer le père (ou plutôt l’enterrer). Un cheminement relativement commun finalement mais assez adroitement illustré pour séduire.
Karine
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