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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Mariage à l'Islandaise (Sveitabrúðkaup)
/ 2009
03.06.2009
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ALLIANCE DES CAUSES PERDUES
«- Tu es quoi ?
- Je suis claustrophobe.»
Fausse comédie légère rythmée façon road-movie en autocars, Mariage à l’Islandaise nous la joue improvisation au vitriol tendance Festen. Si l’idée de réinterpréter une tradition des habitants de Reykjavik d’aller se marier en pleine campagne peut s’avérer croustillante sur le papier, son utilisation scénique ne tient ni en intensité, ni sur la longueur. Car malgré deux ou trois séquences bien senties, Valdis Oskarsdottir – qui réalise ici son premier long-métrage – n’est pas Thomas Vinterberg.
Le contexte, la mise en scène (caméra épaule de bout en bout du métrage) et les situations décrites sont orientés vers le dynamitage des conventions. Ni plus, ni moins. Pour satisfaire ce règlement de compte en bonne et due forme nous avons un mariage au fin fond de la lande islandaise, deux autocars emmenant séparément les futurs mariés, un témoin absent qui réapparaîtra que tardivement, une attente dans les bus, des escales, encore une attente dans les bus, une autre escale, la recherche d’une église paumée dans la nature et, au milieu de tout cela, des vérités pas toujours bonnes à dire. La réalisatrice utilise ce canevas pour créer des quiproquos improvisés ou provoqués afin de sonder les âmes d’une famille au bord de la crise de nerf. Or, pour dynamiter les conventions, il faut sans doute proposer autre chose que la galerie de poncifs qui s’étale sous nos yeux. Tromperie, fille cachée, homosexualité mal assumée, erreur de jeunesse, prêtre alcoolique…
Tant bien que mal la cinéaste distille une tension sous-jacente en nous dévoilant les jalousies et les rancoeurs des personnages, mais oublie de proposer une mise en scène inventive capable de mettre tout ce beau monde au diapason des terribles secrets qui frappent l’ensemble des deux fratries. D’où l’ennui pesant de scènes bien trop répétitives et linéaires dans leur construction. Film prétexte, la narration de type boule de neige arrive, par moment, à nous décoincer un zygomatique ou nous éveiller de notre torpeur. Bien trop faible à l’instar de ce dénouement convenu d’une logique imparable virant à la foire d’empoigne m’as-tu vu. Nous aurions préféré plus de folie et de couleurs dans ce décor froid d’Islande.
geoffroy
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