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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Aliker
France / 2008
03.06.2009
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HISTOIRE, JOURNALISME ET CINÉMA
«- Cette peau noire, elle est toute notre histoire.»
« Mourir peut engendrer une victoire »
Toute la tragédie de la vie d’André Aliker se résume dans cette phrase car c’est à sa mort que la victoire pour laquelle il s’est longtemps battu se met en marche pour un jour atteindre son but. Car à sa mort c’est toute une autre histoire qui se met en branle, conduite par sa famille (notamment Pierre Aliker qui entre en politique aux côtés d’Aimé Césaire), ses amis (comme Léopold Bissol qui deviendra élu conseiller général à Fort-de-France en 1936) et tous les militants de la Martinique qui croyaient en lui.
L’Histoire est là, lourde de sens et de conséquences. Mais, malheureusement, le film qui en résulte ne lui fait pas honneur et ne traduit pas l’effervescence ni l’importance d’un tel personnage qui s’est battu pour la Martinique et pour défendre la liberté de la presse qui, dans le contexte de l’époque –et parfois aujourd’hui encore-, n’était que bien peu de choses aux yeux de certains.
Biopic again
Dans la famille des biopics, je demande donc celui d’André Aliker à qui Stomy Bugsy prête ses traits. Alors que certains biopics retracent l’entière vie du personnage, ici Guy Deslauriers s’attache principalement aux dernières années d’Aliker, revenant sur son combat mené contre les usiniers de la Martinique mais aussi pour la liberté de la presse par le biais de son journal Justice. Cette fois-ci, le biopic est axé politique, militantisme, engagement, ancré dans un contexte historique très défini.
Cependant, le film devient très rapidement brouillon et la mise en scène alternant des champs/contre-champs de manière quasi systématique, habillant ainsi le film d’une certaine lenteur et d’une certaine lourdeur, ennuie. Les flashbacks concernant la première guerre mondiale à laquelle Aliker a participé n’ont que peu de sens et ne servent qu’à insister sur une peur du personnage qu’on avait déjà cernée.
De plus, le jeu des acteurs paraît souvent faux et donne au film un côté très didactique et scolaire. Stomy Bugsy accorde à son personnage une attitude très étrange lui octroyant un ton tour à tour plat et monocorde ou bien survolté sans qu’autant d’emportement ne soit toujours justifié ni que l’on cerne réellement ce qui l’anime, tellement il est dans les extrêmes. A cela s’ajoutent des tremblements excessifs, une attitude à hacher son discours qu’il déclame par ailleurs…
Le personnage d’Aliker sonne donc faux et ne permet pas au spectateur de s’y attacher. Ce qui est dommage car l’Histoire dans laquelle il s’inscrit et qu’il a contribué à bouleverser aurait de quoi nous emporter.
Morgane
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