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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Terminator Renaissance (Terminator Salvation)
USA / 2009
03.06.2009
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L’ACIER EST TRISTE
«- I’ll be back. »
Le Terminator est de retour. Exit Cameron, exit presque Schwarzy, et place à McG et à sa pantalonnade boum boum en acier mou.
Pour ceux qui s’en souviennent, les deux premiers Terminator parvenaient à mélanger la culture cyber avec les plus grands thèmes d’anticipation, le tout magnifié par une mise en scène crépusculaire et industrielle, où la peur de la machine incarnait la nécessité d’une pulsion vitale. Angoisse d’un futur incertain, nécrose des relations humaines, magnificence des effets spéciaux, tout concouru à créer le mythe Terminator. Passons sur un T3 honnête mais assez creux pour atterrir sur ce blockbuster inepte, n’enchaînant qu’explosions sur explosions sans jamais insuffler la moindre émotion.
Au-delà de la nécessité relative de mettre en scène un nouveau Terminator, le problème est à chercher du coté du metteur en scène et des scénaristes. Si la notion de mise en scène semble inconnu au sieur McG, peut être un jour daignera-t-il nous donner son vrai nom, l’histoire quant à elle se développe à coup de burin, promenant ses personnages d’un lieu désaffecté à un autre et se moquant complètement de la menace sourde que devrait être l’invasion machinique. Là où les premiers épisodes jouaient sur la rareté des androïdes, l’angoisse n’en était que plus palpable, McG préfère balancer le maximum de plan sur les Terminator, des terminator bipède, des terminator moto, des Terminator volants, etc. Bref, c’est à un véritable supermarché du Terminator auquel le réalisateur nous convie, oubliant au passage qu’une histoire bien écrite est préférable à une succession d’idées bâclées.
Sans oser comparer ce T4 à ceux de Cameron, ne serait-ce qu’un Michael Bay aux commandes aurait été préférable en terme d’action pure. Il ne suffit pas de tout faire exploser pour construire une dialectique du chaos, et encore moins de filmer des personnages à la triste mine pour leur donner une consistance d’héros des temps modernes. Aucun enjeu, aucun plaisir coupable, même Wolverine est plus jouissif. Et quand arrive le combat final, il y a déjà bien longtemps que le spectateur s’est désintéressé de l’issu.
Un bien triste ratage, renforcé violement par le caméo du vrai Terminator. Ou comment rappeler que c’était mieux avant, quand la renaissance devait avoir lieu à l’unique condition de la survie de l’espèce humaine.
denis
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