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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Jusqu'à toi
France / 2009
29.07.2009
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L'HOMME A LA VALISE
"Les vrais gens sont tellement décevants !"
Comment, et en raison de quoi, tombe-t-on amoureux ? Traditionnellement, la comédie sentimentale tend à prouver qu’il s’agit d’une question de hasard (rencontres improbables qui n’auraient jamais dû arriver) et de contraires qui s’attirent (plus l’incompatibilité d’humeur semble importante, plus les personnages sont fais l’un pour l’autre). En gros, pour trouver l’âme sœur, il suffit de laisser faire le destin. Jusqu’à toi n’y fait pas vraiment exception, qui raconte comment l’on peut apprendre à aimer quelqu’un juste en fouillant dans ses bagages ( !). L’argument est amusant, dommage que le scénario ne l’exploite pas mieux. Au lieu de s’attarder sur ce que le contenu d’une valise dit réellement sur son propriétaire, il préfère passer assez rapidement au plus classique jeu de chat et de la souris entre les deux (futurs) tourtereaux.
Du coup, le film s’avère assez inégal : souvent poussif, long à installer des situations extrêmement prévisibles ou au contraire trop rapide à démêler les fils d’un récit parfois embrouillé. Les personnages ne brillent pas non plus tellement pas leur originalité, deux âmes pures et lunaires perdues dans une époque qui ne leur correspond pas… Même l’idée d’un jeu de piste les menant l’un à l’autre tourne court (trop Amélie Poulain ?)
Toutefois, grâce aux mystères de l’alchimie cinématographique, poésie et tendresse se dégagent malgré tout de ce chassé-croisé amoureux compliqué. Les personnages secondaires viennent enrichir une intrigue parfois handicapée par le fait que les deux protagonistes principaux ne se rencontrent que tardivement. L’humour décalé de certaines situations (une partie de ping-pong improvisée avec un inconnu, la phobie du téléphone, une méthode infaillible pour trouver l’âme sœur à partir de ses trois DVD préférés…) compense les baisses de tension.
Et puis, il faut bien l’avouer, il y a Mélanie Laurent, à qui l’on peut tout pardonner. En temps normal, déjà, il suffit quasiment qu’apparaissent à l’écran son sourire lumineux et son regard insondable pour que l’on soit captivé… Quand en plus elle excelle, comme dans le rôle de cette Chloé, fantasque, perdue et pointilleuse, c’est un vrai régal ! Naturellement vive, le regard pétillant, le débit précipité, l’actrice laisse entrevoir un véritable potentiel comique. Pour elle, on est au moins prêt à aller jusqu’à la salle de cinéma la plus proche.
MpM
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