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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Somers Town
Royaume Uni / 2008
29.07.2009
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THIS IS ENGLAND
"- Arrête de pleurer et de faire ton bébé !
- Je ne pleure pas et je ne fais pas mon bébé... Ca s'appelle l'Amour, mon grand !"
Difficile de savoir si, à travers le regard de ses jeunes personnages, Shane Meadows montre certaines difficultés sociales en Angleterre, ou si ce sont les différentes situations des habitués du quartier de Somers Town (aux environs de Londres) qui servent de cadre à un portrait d’adolescents d’aujourd’hui… Quoi qu’il en soit, avec ce film, le réalisateur britannique réussit à approcher avec des petits moyens et une grande liberté ce qu’est l’essence même du cinéma, un mélange de drame et de poésie. Rien que pour ça, Somers Town s’annonce déjà comme l’un des meilleurs films anglais de l’année !
Pourtant, à l’origine, il aurait du n’être qu’un court-métrage, une sorte de récréation pour Shane Meadows juste après le triomphe de son précédent film, This is England (où il révélait l’excellent jeune acteur Thomas Turgoose) ! Finalement, le cinéaste a été inspiré par le quartier de Somers Town, un endroit en mutation où se croisent différentes personnes venues d’ailleurs, comme ses deux jeunes héros, des garçons très différents qui deviennent rapidement deux amis inséparables. Tantôt coupables de bêtises enfantines, tantôt victimes d’arnaques, les deux complices se comportent comme les deux gamins qu’ils sont toujours mais jouent aussi à imiter le comportement des adultes qu’ils ne sont pas encore. Tout comme le quartier de Somers Town qui change, dans tous les sens, eux-aussi sont en train d’évoluer, même s’ils regardent dans la même direction : celle de la jeune française (Elisa Lasowski) qu’ils s’amusent à séduire… Et cette mutation, captée avec subtilité par Meadows, offre un véritable concentré (environ 1h15) de tendresse et de burlesque en noir et blanc… ou presque, puisque la couleur arrive comme un charme à la fin.
Kristofy
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