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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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L’amour caché (Madre e ossa)
Italie / 2006
29.07.2009
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AMER MATERNEL
"Je suis le monstre dans lequel s’incarnent tes pires défauts."
Avec L’amour caché, Alessandro Capone s’attaque à l’un des derniers tabous de nos sociétés occidentales revenues de tout : le sacro-saint mythe de l’amour maternel. Pour cela, il met en scène une héroïne (interprétée avec fièvre et égarement par Isabelle Huppert) incapable d’aimer sa fille (Mélanie Laurent, entre douleur et perversité). Si cette difficulté à aimer ne se transforme jamais en maltraitance, elle n’en devient pas moins un poids pour les deux héroïnes qui sont dans l’incapacité d’en faire abstraction. La mère est dévorée par la culpabilité et l’horreur de cette indifférence allant jusqu’à la haine qui fait d’elle un monstre aux yeux du monde. La fille, devenue mère à son tour, n’a pu se construire qu’en réaction contre cette absence d’amour maternel. Les deux femmes vivent donc en permanence avec cette blessure vive qui se rouvre à chacune de leur rencontre ou de leur évocation du passé.
Le sujet est fort, abordé de front (peu importent les causes potentielles, seules comptent les conséquences, infinies et tragiques) et courageusement développé dans ce qu’il a de plus choquant et intime. La forme du film, malheureusement, reste peu claire. La profusion des monologues en voix-off, imitant le témoignage de la patiente, l’écriture alambiquée des scènes d’explications, peu naturelles, et surtout la maladresse de certains passages, totalement accessoires, diluent le récit dans une sorte de cauchemar stylisé à la musique forcément stridente et aux inévitables séquences psychédéliques. L’ensemble manque probablement d’une once de profondeur scénaristique qui lui permettrait de rendre intelligible et surtout crédible le cheminement finalement effectué par l’héroïne. On reste un peu sur sa faim, comme interpellé par un sujet fascinant et trop rare mais frustré par son traitement évasif et morcelé.
MpM
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