Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Zion et son frère (Zion and his Brother)


Israel / 2009

05.08.2009
 



LA GUERRE DES FRÈRES





« - je veux plus te couvrir »

De nos jours. Haïfa. Deux frères jouent à chien et chat.
Le premier long métrage d’Eran Merav transpire la chaleur et la moiteur de l’été. L’atmosphère s’en ressent très pesante. Les journées se déroulent dans la langueur de cet été qui n’en finit pas et sont ponctuées de parties de foot entre copains, de virées en vélo et de soirées dans les bars. Jusqu’au jour où l’univers des frangins bascule suite à un accident dont ils sont en partie responsables et qui a coûté la vie à un jeune garçon. Zion et Meir décident alors de se taire.
Mais ce secret les ronge et s’immisce entre eux, jouant avec la conscience de l’un et la culpabilité de l’autre. Le film qui prend place au cœur d’Israël ne met pas le conflit israélo-palestinien sur le devant de la scène. Néanmoins, le Conflit – au sens strict comme au sens large – apparaît toujours sous-jacent, comme une toile de fond à cette histoire de famille qui est en réalité bien plus que ça. Une histoire dure où la compassion n'est pas absente.

Pour donner corps à ce tissu complexe, Eran Merav a fait appel à des acteurs professionnels et non professionnels. Se mélangent alors le talent bien connu de Ronit Elkabetz et celui que l’on découvre des deux jeunes Reuven Badalov (Zion) et Ofer Hayun (Meir). Dans ce film, Ronit Elkabetz est éblouissante en mère dépassée mais tenant bon – jusqu’à quand ? – la barre de cette famille qui prend peu à peu l’eau. Ses membres se disloquent et s’échappent tandis qu’elle cherche coûte que coûte à en être le ciment. Mais l’autodestruction de certains est souvent plus forte et plus résistante que l’amour d’une mère.
Quant à Reuven Badalov, il est très convaincant dans sa manière de donner vie à Zion, ce jeune garçon que l’on voit grandir – par la force des choses – et qui s’extirpe petit à petit de l’emprise de son grand frère. Du stade de la peur, ce dernier comprend les enjeux et la manière dont son frère est en train de gâcher sa vie. Il réalise surtout que cette voie n’est pas celle qu’il souhaite suivre.

Film très physique dans lequel les émotions s’expriment principalement par les corps et non par les mots, Zion et son frère est une belle réussite qui suscite déjà notre curiosité afin de savoir ce que nous offrira Eran Merav dans son prochain.
 
Morgane

 
 
 
 

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