Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Ma vie pour la tienne (My Sister s Keeper)


USA / 2009

09.09.2009
 



LES LARMES DES CROCODILES





«- je ne peux pas la laisser mourir»

Ma vie pour la tienne est l’adaptation du roman de Jodi Picoult qui a du faire couler de nombreuses larmes. Le film suit le même chemin et joue principalement sur le côté lacrymal du sujet.
Ma vie pour la tienne met en scène une famille américaine aisée, un couple et leurs deux enfants. La plus jeune a une leucémie et la meilleure solution pour la sauver, ou tout du moins la garder en vie le plus longtemps possible, est d’avoir recours à la conception d’un «enfant-médicament». C’est alors avec tout cet espoir sur les épaules que va naître Anna, interprétée par la jeune Abigail Breslin toujours formidable et qui insuffle à son personnage le peps qui manque cruellement au film.

La question essentielle du film prend alors peu à peu sa place lorsque Anna engage un avocat afin de s’émanciper et les interrogations qui en découlent méritent qu’on s’y intéresse de plus près. A-t-on tous les droits sur cet «enfant-médicament»? Peut-on lui faire subir un très grand nombre d’opérations pour sauver un autre être, au risque même de sa propre santé? Est-il éthique de concevoir un enfant pour les organes, le sang, la möelle etc. qu’il pourra procurer à sa soeur? Cet enfant est-il en droit de devenir un jour maître de son propre corps? Doit-on recourir à tout pour sauver son enfant? Au détriment d’un autre?
Le sujet est vaste et le film s’attaque à une problématique difficile qui n’a peut-être pas de véritable réponse. Mais le film ne fait qu’effleurer toutes ces questions, reste en surface et s’attarde principalement sur l’évolution de la maladie de Kate, la grande soeur. Toutes ces interrogations soulevées par la notion de l’«enfant-médicament» et le procès engagé par Anna pour devenir maître d’elle-même se placent très rapidement au second plan tandis que le premier se voit empli par la mort rôdant au sein de la famille.

Le film oscille sur le mince fil qui flotte entre le drame et le mélo mais le réalisateur choisit rapidement l’angle du mélodrame, cherchant à tout prix, et ce à plusieurs reprises, à faire pleurer le spectateur. Mais faire pleurer sur un tel sujet est plutôt chose aisée. Il aurait été plus inattendu et plus intéressant d’aborder ce récit sous un autre angle. Le film n’en serait sorti que plus fort. Se focaliser, sans nécessairement occulter le reste, sur les questions éthiques soulevées par l’idée d’«enfant-médicament» aurait donné plus de corps au film qui, finalement, se révèle être un tire-larmes manquant quelque peu de profondeur.
 
Morgane

 
 
 
 

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