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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Le Petit Nicolas
France / 2009
30.09.2009
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JE FAIS RIEN QUE DES BÊTISES
«- En fait je sais pourquoi je ne sais pas quoi faire plus tard, c’est parce que ma vie elle est chouette et je ne veux pas qu’elle change. »
Le petit Nicolas souffre de ses origines littéraires et dessinées. Difficile de restituer son charme, même un peu désuet. Surtout, en le transposant dans une époque indéfinie mais passéiste, le scénario transforme cette petite canaille en cousin des Choristes (d’ailleurs un clin d’œil au film renforce cette impression). La guerre des boutons s’avère ainsi bien plus subversive. Les 400 coups avaient plus de charme. On reste ici dans la comédie familiale très sage et consensuelle. Un comble pour Goscinny.
Ces beaux gosses en culottes courtes vont sans doute ravir ceux qui sont nostalgiques d’une France où l’on caressait les cheveux des charmantes têtes blondes sans se faire mordre, où la peau la plus mate parmi les camarades était celle d’un fil d’immigré espagnol ou italien, où le langage était fleuri et poli en toutes circonstances.
Après un long prologue qui nous présente tous les copains du petit Nicolas un à un, on comprend immédiatement le problème des scénaristes : il n’y a aucun enjeu, aucune intrigue autour des canailles. Du coup, le film est obligé de trouver son équilibre entre des scènettes plus ou moins réussies sur les bêtises des enfants et les soucis des parents. Or, ceux-ci ne sont jamais qu’un épisode de "Ma sorcière bien-aimée", où le papa doit plaire à son patron, pour avoir une promotion.
Dans cet environnement bourgeois et lisse, le couple Merad / Lemercier est le seul à mettre un peu de piment. Les maladresses Valérie Lemercier sauvent même le film de sa torpeur. Les meilleurs moments sont liés à leur présence. Le Petit Nicolas devient alors une satire anchronique du couple lors des 30 glorieuses. Bien sûr la visite du Minsitre (Galabru s’impose naturellement) ou la visite médicale (qui rappelle celle des Malheurs d’Alfred) permettent à ces cancres de justifier leur présence dans ce film et à devenir drôles. Mais l’essentiel des « cocasseries » résident dans les personnages adultes (Kiberlain, Anémone, Prévost, Bourgoin…).
Quelques répliques divertissent. Pour le reste on est en terrain balisé. Rien ne choque, rien ne transgresse, rien ne provoque. On ne nous emmène nulle part, ni en Chine ni à Arcachon, hormis dans ce léger ronron où l’on attend toujours un sursaut inattendu.
Fade ce Nico ? Pire, convenu. Le paradoxe pour une satire déguisée d’une France en quête de révolution culturelle. Le film semble vieux et un peu ringard comme l’image des adultes qu’ont les enfants. Quand, 90 minutes plus tard, avec Happy End inclus, Nicolas nous annonce que « plus tard, ce qu’[il veut] faire c’est faire rire les gens », on en rigolerait presque. Vaste programme en effet. On aurait préféré qu’il nous fasse rire durant le film. Au mieux, on sourit. Et on se désole de voir que l’esprit de Goscinny est si respecté que toutes les œuvres qui en sont adaptées sont soit plates comme un Astérix, soit révérencieuse et politiquement correct comme ce très petit Nicolas.
vincy
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