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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Enemy of the State (Ennemi d'Etat)
USA / 1998
06.01.99
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PARANOIA REELLE
"- Il y a tout de même autre chose que la sécurité nationale dans ce foutu pays!"
Je devine déjà vos pensées. Vous vous dites "encore Big Brother", "pas très original le scénar". C'est vrai, Enemy of the State met en abyme le droit à la vie privée, une fois de plus. Mais cette mixture entre The Net, The Conversation et Les trois jours du Condor s'avère être une bonne surprise.
Tout part d'un assassinat d'un sénateur orchestré par la NSA enregistré par une caméra d'un animalier chargé d'observer la migration des oiseaux en provenance du Canada. Évidement, la NSA ne peut pas laisser cette preuve se balader plus longtemps et comme, un pur hasard, le ruban se retrouve en possession de Dean, c'est lui qui se fera traquer comme un renard. Mais ils sont forts à la NSA, très forts. Pas question de le laisser filer, alors ils utilisent tous les technologies à leur disposition en faisant passer cela pour une opération d'entraînement auprès du FBI. Ils installent des caméras partout, mettent les téléphones sur écoute, introduisent des traceurs dans sa montre, stylo, téléphone portable, revers de ses vêtements, et ils utilisent aussi la prouesse techniques des satellites qui donnent le visuel en temps réel. Plus vous utilisez la technologie (fax, Internet, cellulaires...), plus vous êtes faciles à repérer pour eux.
Dès le générique on sait à quoi s'attendre, car il est composé d'images vidéos de poursuites, bagarres et arrestations plutôt spectaculaires dont les américains sont devenus les spécialistes. Bien sûr on peut trouver quelques aberrations dans le scénario, mais le rythme autant dans l'histoire que dans l'image est là. Dans les scènes d'action on passe du ralenti à l'accéléré (comme l'a déjà fait John Woo), des vues plongeantes aux gros plans, mais sans pour autant vous donner la nausée. Tout est très bien calculé.
De plus Dean (Will Smith) trouve de l'aide précieuse en la personne de Brill (Gene Hackman). Encore une fois, Hackman donne du corps à son rôle d'ancien de la NSA connaissant par coeur le labyrinthe dans lequel ils évoluent et surtout il sait comment retourner les situations à son avantage. Les autres acteurs ont les connaît tous... On ne sait pas dans quels films ils ont déjà joué mais ils sont de ses "gueules" qu'on oublie pas. C'est le cas de Loren Dean (Gattaca, End of Violence, Apollo 13...), Barry Pepper (Saving Private Ryan) ou encore Lisa Bonnet ("Cosby Show").
Alors, c'est vrai Enemy of the State n'est pas le film de l'année, mais c'est un bon film du samedi soir et qui a la qualité de faire prendre conscience qu'il existe un véritable débat sur la protection des télécommunications et de la vie privée. A savoir si ces lois protégeront le peuple ou le gouvernement et les politiciens, à qui profiteront-elles le plus? alix
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