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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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London River
Royaume Uni / 2009
23.09.2009
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LE JOUR D’APRES
"Je ne comprends pas pourquoi elle avait besoin d’apprendre l’arabe. Qui parle arabe ?!
- Nous tous."
Derrière cette intrigue mince et presque naïve se cache un joli film qui, en dépit d’un scénario vraiment cousu de fil blanc donnant au spectateur la curieuse impression de toujours avoir un temps d’avance sur les personnages, prend son temps pour raconter une histoire pas évidente, et surtout pas si banale que ça. A cause du contexte dans lequel elle est située, bien sûr : dans une période d’angoisse, de paranoïa et de tentation haineuse, la rencontre entre une Britannique blanche et chrétienne et un Africain noir et musulman prend forcément un autre sens.
D’autant que Rachid Bouchareb filme le contexte tragique de l’après-attentat avec une rare subtilité et en évacuant toutes les tentations mélodramatiques. Il multiplie ainsi les ellipses pour mieux se concentrer sur la relation qui se tisse entre les deux protagonistes. Même si London river n’a pas le charme de The visitor, il y fait immanquablement penser lors de certaines scènes très ténues où un semblant de chaleur rapproche ces deux êtres mus par une même angoisse. Plus que la grande Histoire, c’est ce récit minuscule qui intéresse Rachid Bouchareb, en tant que symbole d’une fraternité possible et d’une humanité qui persiste même dans les pires moments. Quoi de plus actuel, universel et indispensable ?
MpM
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