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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Les enfants de la pluie
France / 2003
25.06.03
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SOLEIL TROMPEUR
"- Hors de ma vue, face de poulpe !"
Ce dessin animé est hybride. Le yin comprend l’excellente musique de Didier Lockwood, la richesse du vocabulaire (y compris dans ces néologismes très imagés) et une histoire pleine de rebondissements. Les mythes romanesques se mélangent à une vision très adulte et très sombre d’une guerre sainte. Cela rend l’ensemble intéressant et clairement, le film d’animation ciblera autant les enfants que leurs parents.
Mais, il y a le yang. Même si le dessin reste une affaire de goût, l’animation déçoit. Trop géométrique, anguleux même, le coup de crayon a un air de déjà vu et amenuise l’émotion. Les enfants de la pluie semblent nés d’une série télé d’Albert Barillé. La référence manga est souvent trop prononcée. Parfois, on se revoit dans l’Atlantide de Disney. La réalisation n’arrange pas l’ensemble. Certains choix réduisent la grandeur souhaitée, la majesté voulue dans l’image. Les plans larges souffrent de problèmes de fluidité.
Dans cette histoire opposant des Néandertaliens aquaphiles à des Cro magnons aquaphobes, des pacifistes statufiés par le soleil à des belliqueux brûlés par l’eau, le jeune spectateur ne sera peut-être séduit que par les images, fasciné par certaines séquences d’action convaincantes. Mais il sera largué par cette critique du fascisme et cette quête de l’équilibre intérieur. Surtout la violence de certaines scènes surprend : mère avalée par un dragon, brûlures extrêmes, etc... Cette complexité, qui trouve son écho dans notre histoire contemporaine, malgré son allure de légende romanesque, ne sera pas à la portée du premier enfant. On nous parle quand même de Solution finale.
L’ambition est néanmoins à saluer. "- Pourquoi cette guerre sainte ? Pourquoi tant de victimes innocentes ?" Nous sommes loin de la candeur des productions américaines. Comme Kirikou, Les enfants de la pluie essaient de prendre son spectateur pour un futur adulte. L’éternel combat entre le bien et le mal trouve ici sa solution dans une histoire d’amour impossible qui oblige à ouvrir les yeux, à être patient et tolérant. Cela donne un film presque noir, plein d’espoir mais lucide sur la nature humaine. Sur le pouvoir de l’amour, malgré les différences.
La partition musicale nous permet d’ailleurs de pouvoir nous envoler avec le final. Si la richesse de ce conte maintes fois entendu nous ravit, il est regrettable que la conclusion est des allures trop voyantes d’Harry Potter versus Voldemort. Ce manque d’originalité, trop fréquent à travers le script, nuit fortement à sa qualité; surtout que certaines idées sont très inspirées. Il nous empêche de "boire les rayons du soleil". Il faut davantage qu’une légende pour construire un grand dessin animé. Mais celui-ci vaut largement les récents Disney et se situe au même niveau que Les Triplettes. vincy
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