Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



Ailleurs
Calamity, une enfance de Martha Jane Cannary
Effacer l'historique
Ema
Enorme
La daronne
Lux Æterna
Peninsula
Petit pays
Rocks
Tenet
Un pays qui se tient sage



J'ai perdu mon corps
Les misérables
The Irishman
Marriage Story
Les filles du Docteur March
L'extraordinaire voyage de Marona
1917
Jojo Rabbit
L'odyssée de Choum
La dernière vie de Simon
Notre-Dame du Nil
Uncut Gems
Un divan à Tunis
Le cas Richard Jewell
Dark Waters
La communion



Les deux papes
Les siffleurs
Les enfants du temps
Je ne rêve que de vous
La Llorana
Scandale
Bad Boys For Life
Cuban Network
La Voie de la justice
Les traducteurs
Revenir
Un jour si blanc
Birds of Prey et la fantabuleuse histoire de Harley Quinn
La fille au bracelet
Jinpa, un conte tibétain
L'appel de la forêt
Lettre à Franco
Wet Season
Judy
Lara Jenkins
En avant
De Gaulle






 (c) Ecran Noir 96 - 24


  



Donnez votre avis...


Nombre de votes : 35

 
Mères et filles (La cuisine)


France / 2009

07.10.2009
 



LE PASSÉ PRESQUE PARFAIT





«- Je ne veux plus que tu touches à quoique ce soit dans cette maison !»

Tragédie familiale (et féministe) en bord de mer. Mères et filles ne manque pas d’éclat. Mais Julie Lopes-Curval ne maîtrise pas assez son scénario et sa mise en scène pour nous épater complètement. Du côté du script, les hommes héritent de personnages trop discrets, assez ingrats. Le mari de Marie-Josée Croze se révèle trop caricatural, et manque de subtilités. L’amant de Marina Hands interrompt le film, et la digression, mal venue, ennuie : pourquoi ré-expliquer ce que l’on sait déjà ? Enfin, le mari de Catherine Deneuve… Il faudra un jour écrire sur les maris de Catherine Deneuve. Les Depardieu, Roussillon, Lanoux, Piccoli, Yanne, Bohringer, Noiret, Bennent, Aumont… Et ici Duchaussoy. Rondouillards et grisonnants, généreux et conciliants. Tous ses maris contrastent avec ses personnages même les moins aimables. Duchaussoy n’y échappe pas. Mais son rôle n’est pas assez étoffé pour lui donner l’épaisseur nécessaire.

Heureusement Lopes-Curval n’a pas manqué les femmes. Spectrale, Marie-José Croze est lumineuse et dégage une sérénité intérieure assez complexe, entre détresse et détermination. Regrettable que la cinéaste n’ait pas mieux utilisé cette idée de présence fantomatique, y compris en l’insérant de manière irréelle dans cette cuisine… elle préfère utiliser, de manière assez fluide, le flash-back, qui brouille les pistes en mélangeant la chronologie.

Le mélo psychanalytique trouve toute sa force et sa grâce dans le duo/duel entre Marina Hands et Catherine Deneuve, perfectionnistes en diable. Deneuve continue ainsi de manier avec un grand art ses maladresses, ses gestes imprévus, sa voix modulable. Hands dispose d’un potentiel dramatique dont elle dispose avec facilité et qu’elle incarne avec intensité. Au bord de la crise de larmes face à une mère dure comme le marbre. Ces sentiments contradictoires ne laissent pas insensibles et Lopes-Curval touche même souvent juste dans ces échanges violents ou sourds. Il n’est jamais bon de déterrer les secrets de famille.

Mais l’univers marin et venteux sert à insuffler une forme de tempête cathartique où les humeurs d’une femme enceinte, une pleine lune et un mystère non élucidé qui tyrannise deux générations vont s’entrechoquer. Car il s’agit bien de fouiller le passé pour mieux comprendre le présent et affronter l’incertitude de l’avenir. «- Tu vois toujours ton psy ? – Non. – Tu progresses, tu vois. « Je vais y retourner à mon retour. »

Mères et filles n’est jamais que l’histoire universelle d’un compromis entre son schéma individuel et celui des parents en vue de s’émanciper. Les dialogues parfois cruels sont ciselés et sauvent souvent des baisses de rythmes qui empêchent le crescendo lacrymal de s’épanouir complètement. S’il n’y avait pas le jeu des deux comédiennes, le spectateur serait passé certainement à côté de l’émotion. C'aurait été regrettable tant le film ne manque pas de charme et de jolis moments.
 
vincy

 
 
 
 

haut