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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Le concert
France / 2009
04.11.2009
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EN AVANT LA MUSIQUE
"Il faut être exigeant et capricieux pour paraître solide et professionnel."
Après Va, vis et deviens, Radu Mihaileanu revient avec un nouveau sujet en or qui mêle grande et petite histoire, humour et émotion intense, fantaisie et manifeste. Indéniablement, le réalisateur est doué pour inventer ce type de films bigger than life qui font une forte impression sur le spectateur. Hélas, peut-être est-il moins doué pour les mettre en scène tant Le concert souffre sensiblement du même défaut que Va, vis et deviens, à savoir un très handicapant manque de subtilité. Cela se traduit par une musique emphatique quand il faudrait du silence, d’interminables dialogues de sourds qui cassent le rythme et la tension, des flash-backs insistants (flous et en noir et blanc) pour sur-expliquer ce que l’on avait compris depuis une demi-heure…
Et c’est dommage parce que certaines séquences fonctionnent très bien. Quand elle n’est ni contrainte, ni outrée, l’émotion nait d’elle-même, légère et bouleversante. Ainsi le face à face entre Mélanie Laurent (qui à part ça n’a malheureusement pas grand-chose à jouer) et l’excellent Alexeï Guskov, tout en retenue, en silence et en non-dit. Certains passages de pure comédie (voire de farce) sont également très cocasses et joyeux. Mais là encore, Radu Mihaileanu oublie que le mieux est l’ennemi du bien. Ses personnages sont si stéréotypés qu’ils en deviennent grotesques et outrés. Des Tziganes qui traînent leur (nombreuse) famille partout avec eux et sont des musiciens hors paire sans avoir jamais pris le moindre cours, aux Juifs qui ne pensent qu’à faire des affaires (peu importe avec quoi) en passant par le membre du parti communiste qui est resté coincé dans les années 60, il ne nous épargne aucun cliché.
Le fond de l’histoire (la solidarité, le pouvoir de la musique, la revanche sur le passé…) y perd à la fois en intensité et en sincérité. Pire, il éveille le soupçon, car que devient la douleur de ces hommes dont on a gâché la vie pour des raisons idéologiques quand elle fait l’effet d’un habile stratagème destiné à faire pleurer dans les chaumières ?
MpM
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