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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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In the Loop
/ 2009
18.11.2009
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DUPLICITY
«- Il parlait comme un poulet avec une guêpe dans le cul. »
Parabole d’une négociation américano-britannique visant à imposer une guerre au Moyen-Orient, In The Loop est une satire cruelle, vive, cynique et inhumaine. Les directeurs de la communication dominent les élus qui les emploient. Les petites manigances écrasent les fiertés et les égos. Filmé comme un reportage, la caméra instable semble bousculée par ce monde froid et formaté, où il n’y a aucune place pour l’imprévisible.
Brutal, violent : ici les politciens, ou pantins, sont tétanisés par la parole. Le verbe est une arme médiatique qui peut se retourner sur l’auteur. Une gaffe est une faute avec ces requins qui ne communiquent que par vacheries interposées. Humiliations, pression, déstabilisation, désinformation. Dans cette spirale infernale, où les médias ne sont que des électrochocs qui raniment la bête, on en rirait presque si ce n’était pas si grave.
Le film séduit par son humour, mixte : la parodie grossière – des « Jean Sarkozy » d’à peine 25 ans qui dirigent Washington – ou les répliques subtiles («- Je suis le Gore Vidal du Pentagone – Gore était Gay ») , les situations absurdes (le problème du mur de son local de campagne, le séjour à Washington) ou les mesquineries caustiques … Les comédiens livrent un numéro clownesque, avec des dialogues référencés et jouissifs. Tous des névrosés hystériques maniant la torture psychologique. Des psychopathes terriblement cons.
Le film trouve sa limite dans son cadre. On voit bien la volonté de ne pas avoir à raconter qu’une histoire de négociations. Il faut un Rastignac aux airs de Candide, avec ses histoires de cul, pour créer un axe narratif. Hélas, le mélo et le perso s’accomodent mal d’un film qui a davantage les accents du thriller politique. D’autant que l’humain, malgré les enjeux géopolitiques écrasants, reste au cœur de cette fiction : la souffrance au travail existe aussi chez les « puissants ». Le portrait des (non) relations humaines dans cet univers cauchemardesque suffisait amplement à lui donner sa profondeur.
vincy
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