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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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En plein coeur
France / 1998
25.11.98
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STRICTEMENT PASSIONNEL
"- C'est à cause des cartes bleues, y a plus de cash dans les portefeuilles."
Il faut immédiatement oublier qu'il s'agit d'un remake. Ce n'en est pas un. Autant-Lara filmait une révolution sexuelle, un besoin d'enfant, l'oeil matant Bardot. Jolivet se penche davantage sur l'époque et ses contradictions, ce besoin de jeunesse et de racines, et donc Lanvin. Si la base est la même - le roman de Simenon - Jolivet et Bosch ont réussi une adaptation contemporaine avec des clivages sociaux, des failles sentimentales, une tension entre les générations, et souvent excessivement.
En Plein Coeur est un film globalement conventionnel, parfois trop superficiel, et très passionnel. Il est d'abord supporté par un casting élégant et séduisant. Lanvin, de plus en plus minimaliste, calque de Bernard Tapie, assume parfaitement cet homme démangé par le démon de midi. Bouquet retrouve son personnage de bourgeoise baffouée (Rive Droite Rive Gauche, Trop belle pour toi). Impeccable. Enfin, Ledoyen joue la paumée avec grâce et naturel. Rien de performant dans le casting, puisque tous sont utilisés dans leurs emplois habituels.
Cependant, ils participent énormémént au charme qu'éprouve le spectateur à la vue de ce mélodrame. A cela s'ajoute une technique irréprochable à commencer par la musique de Top et Perathoner.
Mais à cause d'une réalisation peu originale et de dialogues souvent creux, le film ne parvient jamais à nous emballer. Typique des grandes productions françaises de ces dernières années, En Plein Coeur est trop lisse; "ça pue le fric" comme dirait Cécile. Du cinéma bourgeois à l'instar de celui des années 50. ce carcan étouffe le lyrisme. Pire il ne prend aucun risque. A quand plus de liberté, de folie, d'imagination?
Au lieu de cela, la prison est froide et grise, le luxe doré, le sexe à peine érotique et les crises existentielles. Autant lire un roman de Simone De Beauvoir.
Heureusement, il y a quelques très belles scènes (la plupart avec Bouquet), et surtout une histoire qui n'a pas vieillit, même si on lui ôte sa noirceure. On aurait aimé entendre mieux battre les coeurs... vincy
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