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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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The Damned United (The Damned United)
Royaume Uni / 2009
18.11.2009
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TRAVAIL D’EQUIPE
« Je vous ai engagé pour ce job parce que vous êtes le meilleur jeune entraineur de ce pays.
- Merci. Je suis aussi le meilleur parmi les plus anciens. »
En pleine polémique footballistique du match France /Irlande, on peut mesurer sans mal la place démesurée qu’occupe aujourd’hui le ballon rond au sein de notre société moderne et particulièrement depuis que sa popularité a été largement capitalisée par les milieux financiers. C’est en gros cette montée en puissance que propose de nous décrire le film de Tom Hooper, avec un sens de la véracité qui charmera les fans mais aussi un dynamisme tranchant qui ne laissera pas de marbre ceux qui ne sont pas forcément habitués des stades. En effet cette reconstitution loin d’être linéaire, multiplie avec brio les flashbacks audacieux entre les époques, afin d’éclairer avec un souci quasi pédagogique le parcours de ces entraineurs aux destins croisés et aux personnalités opposées. Ludique dans les rivalités et exhaustif dans les faits, rien n’y manque, de la starisation du footballeur professionnel capricieux aux médias opportunistes et incontournables qui privilégient le sensationnel. L’ensemble fonctionne sans temps morts, car ne s’encombrant pas de détails accessoires et au final, cette Histoire de foot dépasse largement le cadre du sport pour renvoyer à l’évolution d’une société à l’aube des années 80 qui s’engouffrera tête baissée dans le tout ultra libéral, quitte à perdre un peu son âme et ses principes. Le film se limite toutefois à la carrière du duo Brian Clough et Peter Taylor, mais on aurait pu compléter le panorama par la cotation en Bourse des principaux clubs anglais et les grosses déconvenues qui suivirent…
Pour incarner le carriérisme du coach Brian Clough, Michael Sheen le caméléon est plus qu’évident, lui qui a déjà donné corps au cinéma à l’arriviste carnassier Tony Blair dans The Queen ou à David Frost le présentateur au flair redoutable de Frost/Nixon. A l’aise comme personne dans l’incarnation, l’acteur britannique ne se laisse jamais asphyxier par ses illustres personnalités de référence et parvient toujours à libérer son jeu. Il est par ailleurs bien épaulé par un casting de prestige qui assure sa place sur le terrain, de Timothy Spall à Colm Meany sans négliger les seconds rôles, notamment le toujours réjouissant Jim Broadbent...
Il y a un vrai bonheur avec le cinéma anglais qui ne se dément décidément pas quand il s’agit de nous offrir un regard pertinent et inventif sur notre monde contemporain. On le constatera avec la sortie sur les écrans cette même semaine du tout aussi réussi In the Loop qui témoigne également de cette capacité à faire le spectacle sans renier le contenu. Grace en soit rendue aux pépinières de talents que sont BBC et Channel 4…
PETSSSsss
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