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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Entre chiens et loups (Break of down)
France / 2002
11.09.02
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LA FUREUR DE VIVRE
"- C'est bien d'avoir des projets, ça permet de penser à autre chose."
Ce n'est pas la première fois qu'Arcady s'attaque au film d'action. Hold Up et l'Union Sacrée avaient figuré parmi ses plus gros succès. Sa réalisation fut rarement fine et les comédiens avaient l'occasion de montrer qu'ils en avaient. Ce nouvel opus ne fait pas exception, la caricature en plus.
Le produit a des allures de films hollywoodiens standards où le formatage frenchy est aussi palpitant que les fictions made in US. Ici les voitures des méchants sont de grosses allemandes noires et rutilantes. Si le visuel est totalement normalisé par les critères américains, avec quelques les défauts techniques d'un film peu perfectionniste, le scénario est simpliste, les personnages basiques et le canevas de l'intrigue très facile.
Le seul mérite pour Arcady est d'avoir réussi son casting et ses repérages. Richard Berry apporte une dimension humaine intéressante et sous exploitée. Said Taghmaoui est parfait en chien fou, dans un rôle à la fois physique et furieux. Joaquim Almeida prend plaisir à interpréter le salaud de service. Anouk Grinberg envahit l'écran de sa douce lumière de jour. Les plus belles scènes surviennent lors des songes amoureux de Berry et de ses moments de bonheur avec Grinberg.
Mais cela ne fait pas un film. Dans L'Union Sacrée, Arcady exploitait la dualité arabe/juif dans le cadre d'une lutte commune contre des terroristes. On aurait donc apprécié la même sensibilité dans ce divertissement à la vue du sujet : les kamikazes. Dans notre société baignée de culpabilité judéo-chrétienne, comment comprendre les pulsions suicidaires qui poussent certains à se tuer au nom d'une cause.
Arcady aime toujours autant les explosions, mais il a délaissé l'ambition de son propos. Il visait les jeunes comme celui incarné par Taghmaoui, ceux qui pensent que la vie est un jeu. On sent que les propos de Berry sont l'opinion d'Arcady. Le mec responsable qui moralise le gamin...
L'exercice est lourd et on suit leurs péripéties à distance. Certaines scènes auraient pu être davantage exploitées dans une grande envie de cinéma (la fuite dans les montagnes) quand d'autres auraient pu nous être épargnées ou écourtées.
Tout semble déjà vu et démodé. On se rappelle instantanément mes films des années 70 avec Belmondo ou Delon. La musique de Sarde, la fin digne du Professionnel, la femme en faire-valoir... autant d'éléments qui font échos à un cinéma dépassé.
On se trouve dans une zone floue, entre gris clair et gris foncé, sans émotion ni plaisir. Juste un état de griserie masculine incitant à exciter l'adrénaline plus qu'à stimuler nos neurones. Arcady touche ainsi à la limite de son cinéma, et finalement de son statut : un (bon) " faiseur " davantage qu'un auteur. vincy
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