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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Gigantic
USA / 2009
06.01.2010
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LES NOMBREUSES COULEURS DE L’AMOUR
« - comment être prêt ?
- je n’en ai pas la moindre idée, pour être franc. »
Brian est vendeur de matelas et n’a qu’un seul rêve, adopter un enfant chinois. Harriet, ou Happy pour les intimes, n’a pas véritablement de rêve elle, ou bien en change chaque jour. Tous deux sont issus de familles plutôt atypiques, leur rencontre et leur histoire ne pouvaient que prendre ce même chemin… Alors quand Happy passe la porte du magasin de Brian et s’endort sur un matelas, ce dernier tombe immédiatement amoureux d’elle.
Gigantic s’appuie sur un scénario assez original, ce qui fait sa force. On est ici dans une comédie romantique très loin des codes et clichés accrochés au genre, l’amour n’étant pas nécessairement mièvre et niais, loin de là. Matt Aselton nous montre au contraire que l’amour peut être profond, compliqué, tendre, unissant un couple comme une famille. Car ici, le couple n’est pas l’unique catalyseur de l’amour. Le réalisateur s’attarde aussi bien sur Brian et Happy que sur les familles qui les entourent et sur l’amour qui unit chacun des membres ainsi que sur la filiation qui, au vu du rêve de Brian, a un rôle très important.
Le film repose alors essentiellement sur cette idée de scénario peu banal mais aussi sur le côté décalé qui en découle et sur les belles performances des acteurs.
Pour son premier long métrage, Matt Aselton joue la carte du ton décalé, parfois même de l’absurde, donnant forme à des moments drôles et émouvants, très plaisants mais laissant parfois aussi le spectateur sur le bord de la route, s’enfonçant trop dans l’excentricité. Le film s’essouffle alors un peu à cause de ces quelques petits écarts mais ces derniers n’entachent pas la fraîcheur du récit.
De plus, le duo d’acteurs formé par Paul Dano et Zooey Deschanel est surprenant et plein de charme. Après l’avoir vu en prêtre intégriste dans There will be blood puis en grand frère plus que silencieux dans Little miss sunshine, ou plus récemment en hippie dans Taking Woodstock, Paul Dano endosse ici le rôle intrigant d’un jeune homme célibataire rêvant depuis toujours d’adopter un enfant venu de Chine. Quant à Zooey Deschanel, elle prend les traits d’une jeune femme complètement barrée semblant vivre dans un autre monde et couvée par un père très protecteur qui n’est autre que John Goodman, formidable en papa poule, collectionneur d’art, grande gueule et vivant presque uniquement couché pour cause de mal de dos. Les autres membres des deux familles ne sont pas en reste, chacun ayant ses travers mais restant terriblement attachants.
Tout ce petit monde donne alors naissance à un film quasi surréaliste parfois, entraînant ses personnages, tout comme le spectateur, dans un univers absurde mais surtout tendre et envoûtant… morgane
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