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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Complices
France / 2008
20.01.2010
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LES AMANTS CRIMINELS
« - ils ont l’air amoureux »
Un polar. Une histoire. Un amour. Complices suit les traces du thriller, plutôt bien ficelé. Mais, très rapidement, on réalise que l’idée du polar n’est qu’un prétexte et que ce qui intéresse principalement Frédéric Mermoud réside dans les liens qui unissent les différents personnages et principalement ceux existant entre Rebecca et Vincent qui vivent un amour passionnel, quasi fusionnel. Les deux héros sont très jeunes et leur amour ne s’en ressent que plus intense, à cet âge où l’on vit comme si demain n’existait pas.
Dans ce film, Frédéric Mermoud met en lumière cet amour sans limite. Quand Vincent apprend à Rebecca qu’il se prostitue depuis deux ans, celle-ci souhaite l’accompagner durant ses rendez-vous. On sent alors cette nécessité de tout faire avec l’autre, d’être en fusion constante avec l’être aimé, avec le corps de l’autre. Mais c’est également pour Rebecca un moyen de tester ses propres limites, quitte à franchir la frontière au-delà de laquelle elle ne pourra plus revenir en arrière. Le réalisateur plonge alors dans cet univers où chaque sentiment semble extrême conduisant à l’amour, à la passion mais également à la destruction de soi et d’autrui.
À cet univers passionnel vient s’ajouter le monde des adultes qui fait écho à celui des adolescents. Ces derniers se jettent à corps perdu dans leur histoire d’amour et dans un présent qu’ils vivent passionnément tandis que les adultes, de l’autre côté du miroir, s’enferment dans leurs solitudes, tentant de comprendre un monde qu’ils ne peuvent évidemment même plus entendre.
Les deux adultes, flics, interprétés par Gilbert Melki et Emmanuelle Devos, se retrouvent confrontés à leurs propres désirs qu’ils préfèrent, eux, refouler plutôt qu’assumer. Gilbert Melki, bouche pincée, mâchoires serrées, est plutôt convaincant dans son rôle de flic solitaire dont les démons du passé remontent peu à peu à la surface. Il réussit à s’imposer et à occuper l’écran, même seul chez lui à ne rien faire.
Le film repose également sur les épaules des deux jeunes acteurs Nina Meurisse et Cyril Descours qui endossent subtilement et de juste manière des rôles difficiles de personnages à fleur de peau qui font face à des situations et des scènes, notamment de sexe, très délicates à jouer.
Pour son premier long métrage, Frédéric Mermoud réussit avec finesse la mise en scène d’une violente histoire d’amour destructrice sur fond de polar tissant sa toile autour des différents personnages. Adultes et adolescents se débattent alors avec les fils de la vie qui rend les coups plus durement qu’elle ne les reçoit et le réalisateur garde le cap sur un ton toujours juste et sincère sans jamais sombrer dans le mélo. morgane
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