Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Brothers


USA / 2009

03.02.2010
 



COMING HOME





« - Qui sont les méchants ?
- Ce sont ceux qui ont une barbe !?
»

Jim Sheridan est un cinéaste discret, qui aime filmer les fêlures de la vie, les cicatrices de l’intime. Il n’y a jamais rien de binaire. Les histoires se complaisent dans le flou qui sépare la morale de la société et les compromis de l’humain.
Brothers souffre hélas d’un déséquilibre qui est inscrit dans les gènes du film : l’opposition trop nette des deux frères. L’un est trop droit, trop paternel, éminemment respectueux des valeurs inculquées par son père ; l’autre est un ex taulard, un voyou méprisé, un gamin complexé, dévalorisé par ce même père. Dans cette Amérique bien chrétienne du Midwest, cette middle-class patriotique et religieuse, le premier est forcément un héros quand l’autre est un pestiféré (et constamment comparé).

Le schéma se reproduit dans la tête de l’une des deux gamines, les filles de Maguire et Portman, où la complexée croit toujours qu’on adore l’autre. Mais là encore on a vu Sheridan plus inspiré sur les relations entre enfants.
Le cinéaste insuffle des nuances, des non dits, des écorchures pour que rien ne soit trop lisse. Mais le mélo un peu trop psycho s’enlise dans des scènes faciles et bute sur un choix de scénario, disons intriguant. Les allers-retours entre l’Amérique profonde et l’Afghanistan hostile ne permettent pas de créer de surprise, et étire même les rares moments de tension. Certes Maguire livre une prestation très physique. Mais Portman épate tout autant avec son premier rôle de femme mature.
Surtout, le film devient inutilement grandiloquent avec ses séquences de guerre. Un peu mou ou pas assez intense, il apparaît inabouti à cause de cette construction bancale qui freine toute émotion et tout rebondissement.

Certes, l’histoire universelle, les comédiens, séduisants, et la mise en scène appliquée n’en font pas un navet. Mais le message insiste trop lourdement sur le pardon et la rédemption, sur la compassion, pour nous convaincre des revirements des tourments de chacun.
Même le cauchemar barbare en Asie centrale nous semble trop banal pour être crédible. Il manque du nerf, de la rage, de la colère. Et finalement il n’y aucune véritable transgression, aucun acte répréhensible. Alors pourquoi tant de haine, de jalousie puisque l’on sait d’avance que tout est pardonnable ?
Seules les séquences finales, où ironiquement Gyllenhaal disparaît, amènent des sensations, entre violences délirante et larmes nécessaires. Un pétage de plomb salutaire mais tardif pour une tragédie familiale qui s’égare dans la torture intérieure et ne laisse jamais planer un quelconque danger.

Brothers, trop explicite, nous abandonne dans un terrain vague, sans vraiment comprendre où l’on va.
 
vincy

 
 
 
 

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