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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Lovely Bones (The Lovely Bones)
USA / 2009
10.02.2010
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LA MORT MALHEUREUSE
«- Je savais que tu n’étais pas comme les autres filles. »
Rachel Weisz a beau y lire du Camus, cela ne rend pas Lovely Bones intellectuel, absurde ni même conflictuel. Peter Jackson est passé complètement à côté de son sujet, à l’origine un best-seller captivant. Etonnant que ce cinéaste réalise un film aussi kitsch que What Dreams May Come, alors qu’on attendait de sa part, au minimum, un Always à la Spielberg.
On peut comprendre que cet objet surnaturel l’ait fasciné. Une créature céleste incarnée par une singulière Saoirse Ronan où, sur terre, personne ne l’entendra crier.
L’ennui nous gagne rapidement. Les allers et retours entre cet entre-deux-mondes fantasmagorique et le bled tranquille américain sont artificiels. La direction artistique de cet univers parallèle est ringarde et ressemble à ses photos ultra-colorées et mystiques qu’on nous vend sur le trottoir. Même le véritable duel digne d’un Western (l’amour infini du père versus l’arrogance d’un meurtrier en sécurité) ne donne pas la possibilité à cette histoire de fantômes de nous accrocher à notre siège. Wahlberg et Weisz n’ont pas assez de séquences pour apporter des nuances autres que stéréotypées. Sarandon en fait trop dans un registre qu’elle connaît par cœur. Tucci, l’air inquiétant, a le regard vitreux.
On nous ajoute une voix off qui empêche Lovely Bones d’acquérir la dimension onirique nécessaire et le cloue a sa faible ambition de récit graphique. Bref rien ne fonctionne. Le piège minutieux et pervers n’est pas mieux amené. Malhabile, le chasseur et sa proie ne retiennent pas l’attention tant nous en connaissons d’avance l’enjeu. Les effets visuels et le découpage ne sauvent pas une mise en scène sans tension. La très bonne idée de la maison de poupée tombe rapidement dans l’oubli du montage.
Ce n’est finalement que l’illustration d’une histoire à travers les yeux d’une morte. Tout est trop représenté, trop explicatif. Lourd. Il y a bien, dans les moments de suspens, le talent du cinéaste qui revient pour installer une atmosphère. Trop furtivement, presque trop scolaire.
Tout s’étire, le film se rallonge inutilement, dramatise à outrance, superficiellement. Les nerfs sont déjà relâchés quand il faudrait les réveiller. Le sentimentalisme nous les a enrobés de guimauve. La justice immanente mettra un terme à tout cela dans un épilogue où la caméra nous fait anticiper chacun des faits qui va survenir.
Ce grand ratage rappelle finalement Twilight 2 dans tout ce qu’il avait d’ennuyeux. Un film tourmenté mais sans stress. Une adolescence languissante et déprimée. Une petite mort.
vincy
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