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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Un amor de Borges (Estela Canto, un amor de Borges)
Argentine / 2000
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CINEMA BOURGE
On ne pourra guère reprocher la qualité technique du film. Si ce n'est que l'image, trop lisse, nous laisse un goût d'académisme. Borgès n'est certainement pas un symbole du cinéma argentin actuel. Il en est juste une variante, dans le genre qualité artistico-internationale, avec belle lumière, costumes, longs dialogues et décors d'époque. La reconstitution est parfaite. Et la musique, entre tango et musique de chambre, nous ennivre facilement. Retiré la couche de vernis, Un amour de Borgès ennuie. Le scénario n'effleure jamais la passion qu'on nous raconte. Trop littéraire sans doute, le film nous berce dans une narration on ne peut plus classique où tout nous est dit sans laisser place au mystère.
Si bien que ce film aurait pu être un parafait téléfilm tellement l'émotion, là, ne passe pas. La fin est même une catastrophe si l'on considère qu'elle gâche la beauté de la relation amoureuse qu'on aurait pu garder en mémoire si le réalisateur n'avait préféré l'Histoire. Car, le problème est bien là. On en apprend très peu sur le contexte historique qui font que tout sépare cette rebelle et ce poète. Pourtant le cinéaste inscrit cette histoire d'amour dans la grande Histoire. Mais il ne parvient pas à donner de la profondeur ni à l'une ni à l'autre.
Le grand mérite de ce film est d'ordre psycholgique. Outre la découverte d'une personnalité littéraire par le cinéma, le film parvient à nous intéresser à ces personnages qui hantent l'univers de l'écrivain : sa mère envahissante, ses amies éclairées, et bien sûr son unique et grand amour, une femme rebelle et libre, belle et partageant les mêmes passions que lui. On ne peut pas faire plus différents l'un que l'autre. Elle est charnelle, il est intellectuel. Elle est communicative. Il est maladivement timide, limite paranoïaque. Elle est informée, militante, politique. Il se complait en rat de bibliothèque, coupé du monde.
Le film s'attarde ainsi sur un couple impossible qui aurait pu nous fasciner si le film n'avait été si lent, si prévisible, si dénué de dramaturgie.br> Reste les acteurs, Noher et Sastre en tête. Il incarne à la perfection un Borgès presqu'aveugle et complètement maladroit. Elle rayonne en muse de L'Aleph. La qualité d'interprétation nous fait penser que si le scénario avait été plus original et la réalisation moins télévisuelle, le film aurait pu être merveilleux. Digne de son "héros". vincy
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