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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Hors de contrôle (Edge of Darkness)
USA / 2010
17.02.2010
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DERAPAGE VOLONTAIRE?
Huit ans après son dernier rôle au cinéma devant la caméra (Signs, 2002), Mel Gibson fait son « come back » dans un polar mâtiné d’espionnage mis en boîte par le solide Martin Campbell (Casino Royale) qui, pour l’occasion, adapte sa mini-série éponyme anglaise « Edge of Darkness » sortie dans les années 80. L’idée de retrouver l’acteur de Mad Max dans un rôle de flic vengeur accablé par la mort de sa fille avait de quoi nous mettre l’eau à la bouche.
Autant le dire tout de suite, Hors de contrôle est une déception. L’enquête, rattachée à un pseudo complot politico-industriel, fait pschitt si rapidement qu’elle dégomme dans l’œuf sa raison d’être ainsi que sa crédibilité.S’il ne fallait pas s’attendre à un chef-d’œuvre digne des grands films d’espionnage américains des années 70, l’indigence des situations nous rappel au bon souvenir des polars bien bourrins issus des eighties, la donne écologiste en plus. Fade, convenu dans sa mise en scène (alors que le cinéaste nous avait habitué à mieux depuis quelques années) et sa direction d’acteurs, Hors de contrôle patine dès les premières bobines.
En effet, lorsque Thomas Craven (Mel Gibson en mode automatique) reprend à son compte une enquête délaissée par les flics, le film change de ton (enquête virant à la vendetta personnelle), de rythme (Campbell nous la joue faux suspense de circonstance) et donc de structure scénaristique. Et c’est sans doute l’erreur du cinéaste. Au lieu de sonder l’âme d’un père abasourdi par les vérités entourant l’intimité d’une fille qu’il ne connaît en vérité très peu, Campbell préfère circonscrire celui-ci au complot supposé. Le sujet du film n’était évidemment pas là et voir sacrifier la portée psychologique d’une telle perte au profit d’un métrage « boum boum rétro » sans grande consistance nous remplit de frustration. Cette dichotomie entre les agissements d’un homme touché par l’affliction et le comportement immoral des puissants rend le film bancal, absurde, inopérant. Les personnages, frappés de caricature aigüe, verrouillent si bien cette histoire aux multiples entrées que Hors de Contrôle devient très vite linéaire, basique, frigide dans sa construction thématique. Le dernier quart du film vire même au catastrophique avec comme point d’orgue une dernière séquence flinguant sans vergogne les enjeux de départ.
Tout simplement grotesque!
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