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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Démineurs (The Hurt Locker)
USA / 209
23.09.2009
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LA BOMBE HUMAINE
"- Vous êtes un phénomène"
Démineurs est un film de testostérone. Une femme n’a qu’un rôle très épéhémère, à la fin du film, et elle est à fuir. Pourtant, c’est bien une femme qui est aux commandes de ce film de tension plus que d’action. Kathryn Bigelow est sans doute la seule réalisatrice à pouvoir rivaliser avec un réalisateur dans ce domaine très miné des films « virils ». Son univers masculin est en parfaite cohérence avec le reste de son œuvre : des hommes vulnérables qui se donnent des allures de héros et ne font, finalement, que lutter pour survivre ou améliorer leur vie.
Ici, ils ont une faàon bien particulière de le faire. Déminer Bagdad de ses attenats suicides, de ses bombes explosives, de sa folie humaine. Un enfer où les relations avec la populations sont hostiles et les conditions de travail inhumaines, stressantes, fatales parfois.
Si le spectateur palpe bien cette nervosité permanente, c’est sans aucun doute dû à la mise en scène réaliste de Bigelow, doublé d’un montage, au contraire très cinématographique, imitant un qui-vive perpétuel, une instabilité sans repos. Plongé dans l’enfer dès le prologue, on ne le quittera plus. Hélas, ce ne sera pas captivant du début à la fin. Un certain ennui transpirera au bout d’une heure de ce film qui, finalement, apparaît long et assez creux.
Loin de nous l’idée de sous-estimer la dimension humaine et tragique de ces hommes qui risquent leur vie. Ni même d’être épaté par la maîtrise technique et certains cadrages du film. Mais il n’y a rien de stupéfiant qui permette de combler un scénario assez facile, où les situations deviennent répétitives : une journée de déminage est suivie dun extrait du quotidien de ces soldats sur le front. On est loin des angoisses tourmentées et de l’horreur de Plattoon. Juste l’impression de suivre l’égrenage des différentes façon de désamorcer une mine ou une bombe. Un engrnage qui aurait pu nous entraîner dans une spirale étourdissante et qui conduit plutôt à quelques baillements intempestifs.
Il faut donc tout le talent de Bigelow pour nous maintenir éveillé. Ce qu’elle réussit avec quelques séquences ou quelques plans, et surtout avec ses comédiens. Les « stars » sont reléguées au second plan sont souvent confrontées à un destin brutal. Cependant, Jeremy Renner, Anthony Mackie et Brian Geraghty, entre nuances et vulnérabilité, entre sueur et doutes, mettent du relief dans cette litanie où l’espoir est de gagner un jour de vie. Jusqu’à la quille, ou le cercueil.
Démineurs apparaît alors davantage comme un film où la guerre est à l’intérieur de ces trois soldats, au sein même du groupe. Déminer les préjugés, les méfiances, les démons personnels semblent alors plus important (et plus intéressant) que de mettre H.S. des bombes bricolées et périlleuses.
Bigelow réussit le tour de force d’élairer différemment cette sale guerre avec un propos cynique : l’Amérique ne sauve rien ou pas grand chose, se bat contre un ennemi invisible et n’est, finalement, qu’un défi lancé à ell-même. Un défi qui peut s’avérer auto-destructeur. Il est regrettable alors que son film n’ait pas plus de profondeur, à cause d’une histoire trop linéaire.
vincy
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