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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Soul Kitchen
Allemagne / 2009
17.03.2010
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MÉLODIE ÉPICÉE
« - Ce sont tous des racistes du palais. »
Soul Kitchen se goûte, se savoure, se ressent et on en redemande. Comme un plat aux multiples saveurs, le nouveau film de Fatih Akin s’effeuille, révélant alors sous chacune de ses couches un petit bonheur caché qui nous enivre.
Contrairement à ses films précédents (Head-on, De l’autre côté…), le réalisateur ne ressent pas le besoin d’un retour aux sources, à ses racines. Le ton est ici plus frivole et un vent de liberté (de ton) souffle sur Soul Kitchen. Mais derrière ce premier goût de légèreté se révèle un arrière-goût à la fois délicat et fort en bouche. Fatih Akin dépeint le portrait d’une génération abusée et quelque peu désabusée qui, un jour, choisit d’en rire et de se battre.
Tout comme en cuisine, le film résulte d’un subtil mélange entre un humour décapant et un léger voile de désespoir auquel s’ajoutent un zeste de lutte et une pincée d’humanité, le tout sonnant extrêmement juste. Chaque ingrédient a sa place dans cette recette minutieuse où le sauvetage de cet entrepôt-resto promis à la faillite et au rachat ressemble fort à une lutte contre un capitalisme grandissant et aliénant auquel Fatih Akin oppose un rêve à demi-éveillé, un idéal de vie communautaire où tous ont une place, se serrent les coudes et où chacun met son petit grain de sel.
Les acteurs (Adam Bousdoukos -également scénariste-, Moritz Bleibtreu et Anna Bederke en tête) ne sont pas pour rien dans la réussite de cette alchimie. Chaque scène, chaque moment cocasse (la séance chez le chiropracteur et l’orgie entre autres) viennent parsemés le film, formant un tout homogène réussi de bout en bout. Et jusqu’au bout d’ailleurs grâce à un générique graphiquement très beau et travaillé. La bande originale est également un ingrédient essentiel de cette recette. Entre soul et électro, la BO pulse et donne une véritable pêche au film, ainsi qu’au spectateur.
Soul Kitchen se révèle être un plat aux mille saveurs… À déguster sans aucune modération. morgane
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