Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Fleur du désert (Desert Flower)


Allemagne / 2009

10.03.2010
 



SUPERFICIEL ET DOULOUREUX





Autant commencer par les mauvais côtés de Fleur du désert pour s’en débarrasser et ensuite parler de ce qui est à retenir.
Tout d’abord, Fleur du désert est le premier film de la réalisatrice Sherry Hormann. Son absence de style et de profondeur pour aborder un tel sujet transforme inévitablement cette histoire vraie en un conte de fée moderne. Vouloir à tout prix faire un film grand public avec les sacrifices que cela comporte : des répliques passe-partout, des ralentis à n’en plus finir sur le regard (sublimissime certes) de l’actrice Liya Kebede, une musique orchestrale beaucoup trop présente alors que la scène exige un minimum d’effets, etc. Bref, tout est montré de façon grandiloquente que cela en devient de la poudre aux yeux. Encore une fois, il ne sert à rien lorsqu’on aborde un sujet extrêmement difficile comme l’excision de « baisser » la qualité du film, de le transformer en produit pour qu’il soit plus aisément « consommable » par le spectateur.

Baisser sa capacité de jugement et de réflexion, c’est le réduire à un état végétatif et c’est, en plus, le pousser plus facilement vers l’approbation du sujet énoncé. Autrement dit, c’est lui enlever son droit au questionnement.

Donc inutile de parlementer encore et encore sur la mise en scène de Fleur du désert car elle correspond à celle de bon nombre de biopic qui ont pour seule ambition de vendre du rêve au spectateur. Heureusement, la réalisatrice nous gratifie de deux (voire trois) scènes superbes. Les seules scènes qui parlent de façon frontale de l’excision, sujet du film quelque peu caché (gâché?) par la carrière de top model de Waris Dirie. Des scènes sans ajouts, sans musique pompeuse avec simplement une caméra fixe et des actrices (magnifiques) qui s’expriment et se dévoilent sur l’excision.
Il faut alors attribuer une mention spéciale à trois acteurs : tout d’abord Timothy Spall qui mériterait une plus large diffusion sur grand écran. Puis Sally Hawkins qui assure avec fraîcheur et énergie le côté pop du film. Et enfin, la top model Liya Kebede qui s’est investie corps et âme dans ce rôle et qui porte le film à elle seule. Sa beauté n’en finit pas de capturer notre regard, tout comme sa grâce. Qu’elle soit souriante, triste ou pleine de colère, son regard reste une merveille.

Enfin, il serait dommage de passer à côté de Fleur du désert à cause de son aspect « m’as-tu vu » alors qu'il sont bien rares les films à aborder ce fléau mondial qu’est l’excision. Malgré ses faibles qualités cinématographiques, Fleur du désert est agréable à regarder et surtout porte une valeur pédagogique indéniable. 6 000 jeunes filles par jour subissent encore l’excision. C’est bien trop.

Mais si Waris Darie n’avait pas été une belle femme, si elle n’avait pas eu une carrière de top model... Qui en aurait parlé, qui aurait porté le drapeau de cette cause? A l'instar du film, notre monde a besoin du superficiel pour atteindre les choses les plus profondes et les plus graves.
 
benjamin

 
 
 
 

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