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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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L'Arnacoeur
France / 2010
17.03.2010
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TOY BOY (SCOUT)
"- Ca, c'est ses défauts ? Elle connait par coeur Dirty dancing... ?! C'est une blague ?
- T'as oublié qu'elle mange du roquefort au petit déj' !
Encore une comédie romantique française écrite en pensant plus au prime time des grandes chaînes de télévision que dans un souci de renouveau du genre. Son problème n’est pas d’être mauvaise (elle part au contraire d’une idée de départ amusante et repose sur un duo d’acteurs particulièrement glamour), mais d’être si terriblement formatée, si tristement dépourvue d'audace, si remplie de bons sentiments, qu’elle ne suscite aucune surprise.
Les conventions de ce type de film veulent que, dès le départ, le spectateur sache que les deux héros vont tomber dans les bras l’un de l’autre, tout l’intérêt résidant uniquement dans la manière dont ce rapprochement se produit. Il faut alors jouer sur le rythme de l’action, la justesse des dialogues et l’inventivité des situations.
Dans L’arnacoeur hélas, tout cet aspect du film ronronne poussivement, nous menant droit à l'épilogue sans jamais s'éloigner du sentier balisé. Lisse, efficace mais sans magie, le scénario se contente du minimum syndical en apportant un rebondissement tous les quarts d’heure, et en gommant tout semblant d'aspérité (la "profession" d'Alex aurait pu introduire une touche de cynisme, mais il a une "éthique", forcément irréprochable, qui en fait un boy-scout) . Même les seconds rôles (François Damiens, Helena Noguerra), qui offrent un formidable contrepoint à l’intrigue, manquent singulièrement d'épaisseur et de présence.
Quant à Romain Duris et Vanessa Paradis, ils ont beau ne pas manquer de charme, leur couple paraît artificiel et convenu. Par moments, ils semblent eux-mêmes peu convaincus par ce qu’ils jouent… et de ce fait, peinent à être convaincants. Certes, on ne s’ennuie pas franchement devant leur histoire, mais il n’en ressort aucune émotion, aucun plaisir qui ne soit pas purement mécanique. Peut-être parce qu’à trop calibrer les sentiments, on finit par leur faire perdre toute saveur.
MpM
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