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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Le premier qui l'a dit (Mine Vaganti - Loose Cannons)
Italie / 2010
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SECRETS DE FAMILLE
«- Les gens qui sont gras veulent prouver qu’ils sont riches.»
Depuis Hamam, Ferzan Oztepek est ingoré en France, à tort. Ce scénariste et réalisateur turc émigré en Italie construit une œuvre sans prétention mais avec des films généreux et chaleureux, qui valent bien mieux que les comédies françaises inspides qu’on nous inflige. Mine Vaganti est une agréable comédie de mœurs, bien écrite, dans la veine de Tableau de Famille (La fate ignoranti), puisque la plupart des mêmes thèmes s’y croise. Un passé secret, une homosexualité cachée, une « famiglia » plus décomposée que composée. Un hymne à la liberté où le rire et l’émotion s’entremêlent dans les mêmes séquences.
Déjà vu et revu, ce genre de film se détache du lot grâce à ses comédiens (et personnages) attachants). La mise en scène ne s’embarasse d’aucun effet hormis un savoir-faire à cadrer les situations les plus cocasses. Cependant Oztepek s’amuse avec le spectateur. Le coming-out annoncé, classique et dramatique, ne vient pas de la personne que l’on croit. Le grand frère double le petit frère, qui se retrouve piégé dans une malédiction infernale où sa marge de liberté et ses choix se réduisent.
Un dîner de famille tragique qui va amener d’incessantes remises en questions dans un groupe aux valeurs conservatrices et aux principes trop rigides. La légèreté du scénario rend les choses moins noires. La grand-mère, doyenne vénérée, retissera les liens en vue d’une réconciliation, qui ne sera pas complète sans son sacrifice. L’union sacrée devant la douleur. Il n’y a pas plus italien qu’Oztepek, même s’il n’égale pas les grands films de Scola ou le souffre de Ferreri. Maniant le silence en orfèvre, il préfère naviguer dans les nuances, établir une politique du compromis acceptable dans un univers où le jugement de l’extérieur et le dogme du catholicisme ont encore une force oppressive.
Sentimental et cynique, sarcastique et désinvolte, le film vivrevolte entre les ménages, les disputes, les générations, dressant un protrait du père, con et fanfaron, macho et infidèle, peu flatteur. Les femmes (toutes magnifiques) ont ainsi le beau rôle. Soumises en apparence, elles poussent au crime en signifiant à leurs progénitures de vivre librement dans un monde étouffant et non pas à travers le regard des autres.
Avec ses personnages fantasques et névrosés, lâches et transis d’amour, ça vire à la farce gay-friendly et procure le plaisir non coupable de se sentir bien dans ce « feel-good movie ». vincy
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