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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Blanc comme neige
France / 2010
17.03.2010
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BLANC FILME NOIR
"Dans ma partie j'étais ce qui se faisait de mieux."
L’ambition de faire du film Blanc comme neige un "thriller familial" comme le dit son réalisateur Christophe Blanc était belle, en utilisant notamment l'intrigue policière pour observer comment les relations du héros avec ses frères et sa femme implosent face au suspense et à l'angoisse.
On découvre en effet François Cluzet en concessionnaire de voitures de luxe qui a obtenu avec le succès de ses affaires la reconnaissance de ses efforts. Tout va pour le mieux jusqu’au jour où son associé (interprété par Bouli Lanners) disparaît dans des circonstances louches, et que des bandits se mettent à menacer son bonheur en lui réclamant le remboursement d’une énorme dette. Le personnage qui ne connaissait rien aux trafics de son associé se retrouve alors pris dans un terrible engrenage...
Jusque-là, on est dans du classique : rien de tel qu’une personne comme les autres plongée dans une conspiration dont il ne connaît ni les origines ni surtout l'issue, et qui espère pouvoir s'en sortir seul, pour permettre aus pectateur de s'identifier... D'autant que bien décidé à ne pas se laisser imposer la loi du plus fort, notre héros implique ses frères et c’est alors toute leur famille qui devient exposée.
Au début, ce n’est pas gagné pour un film de genre français, et à l’arrivée, on ne gagne qu’un genre de film français. Même s'il faut reconnaître que presque tous les ingrédients étaient réunis, différentes approximations de dosages ne donnent pas tout à fait l’impression voulue : le rythme est trop poussif, certains éléments semblent invraisemblables et plusieurs situations sont caricaturales (notamment la séquence finale en Finlande, avec grosses voitures et prostituées de luxe...). Malgré un casting plutôt bien assorti, des décors qui contribuent à la narration, et surtout un scénario relativement habile, le film fait plus illusion qu'autre chose.
"Il faut m'aider, mais pas comme ça"
Dès l’introduction du film (et l’affiche) on sait que le personnage principal va se retrouver dans la neige avec un pistolet à la main, et tout l’enjeu du scénario est de conduire cet homme banal à cette extrémité pas banale. Malheureusement, Christophe Blanc échoue à se détacher d’une certaine fascination pour le savoir-faire éprouvé des polars américains (Un plan simple de Sam Raimi) et malheureusement sans faire plus original (comme Ordinary man de Vincent Lanoo).
Blanc comme neige souffre donc du traditionnel syndrome thriller ‘à la française’ qui s’inspire du meilleur sans la même réussite. La bonne idée est le vaste décor tout blanc et quasi-silencieux du final (c’est très réussi dans le remake Assaut sur le central 13 de François Richet, mais beaucoup moins ici), la mauvaise idée a été une certaine complaisance pour le sang (quand on frappe un visage avec une de crosse de pistolet ça fait très mal mais ça n’a jamais fait saigner personne) et l'impuissance à éviter les clichés.
De plus, curieusement, François Cluzet a pour une fois du mal à défendre la crédibilité de son personnage, au point de se faire voler la vedette par Olivier Gourmet. Au lieu d'apporter humanité et sensibilité à son personnage d'homme traqué, il en fait un individu froid et plutôt antipathique qui, dans un sens, mérite ce qui lui arrive.
Toutefois, Blanc comme neige apporte quand même une bonne nouvelle, celle du retour derrière la caméra de Christophe Blanc, dont on pouvait se demander ce qu’il était devenu depuis Une femme d’extérieur, son très réussi portrait de femme perdue après une séparation (avec Agnès Jaoui qui disait "c’est dégueulasse de quitter quelqu’un en lui disant tout"). Christophe Blanc confirme qu’il est un cinéaste à suivre, il n'y a plus qu'à espérer que Blanc comme neige lui permettra de réaliser prochainement un long métrage qui, cette fois, fera l'unanimité. Kristofy
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