Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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The Good Heart


USA / 2009

17.03.2010
 



"- Ne pas sympathiser avec un client, c’est la règle."





Dagur Kari, qui est le réalisateur du très bon Noî albinoï (en Islande) et de l’encore meilleur Dark horse (au Danemark), délocalise sa fantaisie en la bridant quelque peu dans le carcan du cinéma indépendant américain. Devant sa caméra il reforme le duo de Long Island Expressway (prix du jury ex-æquo à Deauville en 2002) c’est-à-dire Brian Cox et Paul Dano qui a depuis gagné ses galons de star montante (There will be blood, Little miss sunshine). The Good Heart bénéficie du talent de ces deux acteurs qui se donnent ici la réplique comme chien et chat pour notre plus grand plaisir.

"On n’est pas ici pour sauver les gens mais pour les détruire."

Le film nous raconte plus une tranche de vie de trois personnes dans un bar plutôt qu’une histoire avec un début et une fin, et pourtant bien que l’essentiel du film soit un jeu de dialogues percutants il s’agit bien de plusieurs histoires avec le poids du passé et le mur du futur. Le bar est le lieu principal dans lequel se déroule presque tout le film. A la fois une maison pour le vieux Jacques et un refuge pour le jeune Lucas et un point de chute pour la jolie April, et aussi une halte pour les marginaux du coin qui se consolent dans une tasse ou s’oublient dans un verre. Entre le jeune homme qui voulait foutre sa vie en l’air et le vieux rochon qui lutte pour rester en vie va se nouer une relation qui va être mise à mal par l’arrivée de la jeune femme.

"Tu manques de naturel pour l’hostilité et l’arrogance."

Une curieuse relation père-fils se noue où d’abord il s’agit d’apprendre à faire un bon café puis ensuite à préserver l’âme si particulière de ce bar unique. Et si la toujours épatante Isild Le Besco perd un peu de sa candeur naturelle face à ce duo Brian Cox et Paul Dano qui jonglent avec leurs bonnes répliques, c’est bien elle qui est le rayon de soleil qui vient éclairer ce sombre endroit. La seule présence incongrue de Isild Le Besco dans ce bar suffit pour tout l’enjeu du film : intégrer ou rejeter cette fille, conserver ses à-prioris ou s’ouvrir aux autres. Tour à tour émouvant et drôle, manipulateur et approximatif, ironique et sensible, encore une fois Dagur Kari réalise avec des petits moyens un grand film avec The Good Heart.
 
krystofy

 
 
 
 

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