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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Chemins de traverse
France / 2003
10.03.04
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DEMAIN EST UN AUTRE JOUR SANS FIN
"- Je sais que c’est pas terrible, mais c’est tout ce que j’ai à vous offrir pour le moment"
Une histoire de relation père / fils ado, sur fond de solitude, pudeur, communication carencée, galères en tous genres et donc désarroi généralisé. Un univers, il faut bien le dire, plutôt difficile à traiter au cinéma. Les choix narratifs et filmiques du réalisateur ont donc été de soigner le mal par le mal, en faisant délibérément tomber le film dans une atmosphère lourde, quasi suffocante, en proie au temps réel. Sur ce point, aucun doute : tout est très palpable et le spectateur ne peut pas y échapper, le manque d’intimisme venant se greffer à la lenteur du film.
La loi de la pesanteur détient ici le monopole. Uniques moments de légèreté : deux scènes anecdotiques, axées conseils paternels sur la sexualité et péripéties financières. Pour le reste, on n’a pas vraiment le choix puisque les seuls contenus censés rythmer le film passent par le principe de répétition : de multiples galas, donnés par la copine du père (Lucy Harrison) qui chante Edith Piaf, plus moult séquences de repas, exemptes de dialogues ; dans le meilleur des cas hyper timides. Des tête-à-tête père / fils, du petit déjeuner au dîner, et vice-versa, qui réaffirment la force de leur attachement, mais aussi leur solitude, blocages et souffrances mutuelles. Certes, la démarche est noble ; mais ici on reste toujours en surface, sans exploiter, ni même faire apparaître, la véritable matière sous-jacente à l’histoire. Bref… Sauf le jeu sincère et touchant de Sergi Lopez, on gravite autour de cet unique fait avéré : les deux personnages sont coincés, dans tous les sens du terme. Tant pis pour l’action et l’évolution du récit. Place au statisme et au malaise en crescendo, au scénario comme sur la pellicule ; c’est tellement plus représentatif… Quel dommage !
La thématique de Chemins de traverse était pourtant une vraie mine d’or ! Sans parler des racines de l’histoire, plus qu’appropriés pour susciter la curiosité du spectateur. Mais le rendez-vous semble manqué. A l’écran, l’absence persistante de rythme, profondeur, et ainsi d’expressivité, en fait un film plat et interminablement long. On finit par se demander si Manuel Poirier n’a pas fait fausse route en retirant, au fil des écritures puis au montage, les confidences en voix off du personnage de Félix et certaines séquences de repas animées de dialogues entre père et fils. Au final, seule la dernière scène répond aux attentes. Une fin ouverte captivante, bouleversante même. Mais ce concentré d’émotions n’arrive-t-il pas un peu trop tard ? Sabrina
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