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LA PACIFICATRICE
«- C’est le British Museum de la crotte.»
Deuxième épisode des aventures de Nanny McPhee, sorte de Mary Poppins, plus rock, rude et persuasive. Et le physique très ingrat. Campée par une Emma Thompson en forme, s’amusant avec délectation de ses défauts, jouant le jeu d’une comédie familiale, entre conte de fées et production Disney pour la télé, cette « sorcière » au grand cœur, un brin moraliste, nous envoûte, davantage que le film, très balisé.
Il y a les snobs et les ploucs, des citadins plongés dans la boue, le crotin, le bordel de la maison, le bric-à-brac global, des paysans bien obligés de constater qu’ils ont du bon sens, des tripes, mais pas encore l’accès au raisonnement et au calcul.
Un peu binaire, donc. Mais quel rythme pour un film de ce genre. Les « emmerdes », un peu sages certes, s’accumulent rapidement et promettent un final pétaradant. Car il faudra bien que tout se résolve pour le meilleur et éventuellement pour le rire. Le scénario se découpe en cinq leçons de « vivrensemble », ponctuées par des séquences hallucinantes comme le balet aquatique des porcelets. Les comédiens, les enfants comme les vedettes, y mettent toute leur énergie. C’était nécessaire.
La mise en scène est classique, l’histoire prévisible, mais le film est fivertissant. Quelques personnages sont suffisamment allumés, ou névrosés, pour varier les tonalités d’une scène. Un Ralph Fiennes plus raide qu’un balais, un Rhys Ifans complètement burlesque comme au temps du muet qui doit choisir entre le pognon et ses rognons, ou encore une Maggie Smith un peu déjantée, au point de trouver une bouse de vache très confortable pour s’asseoir.
Du coup, le final, attendu, est évidemment aussi fantasque que foutraque, pariant sur une surenchère visuelle, « extraordinaire », pour contenter le jeune public désormais galavanisé aux Harry Potter spectaculaires. Cela paraît bien modeste, à côté, peut-être un peu superflu, mais cela ne manque pas de charme. Et ce Big Bang, ni pêtard mouillé, ni Bombe A cinématographique, s’avère ravissant, à défaut d’être éclatant.
vincy
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