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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Breathless (Ddongpari)
Corée du Sud / 2009
14.04.2010
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LE DERNIER SOUFFLE
"Celui qui donne les coups ne s'attend jamais à en recevoir."
Breathless s'inscrit dans une veine actuelle du cinéma coréen qui ausculte avec une certaine finesse la manière dont la violence contamine toutes les strates de la société et s'érige en mode de communication. Ici, les deux personnages principaux ont un lourd passé de brutalités familiales et ne parviennent pas à s'en extraire, dans la mesure où ils ont tout deux intériorisé ce système de fonctionnement.
C'est particulièrement flagrant chez Sang-hoon qui connaît d'effroyables explosions qu'il est incapable de contrôler. Chez lui, la violence est une réponse-réflexe qui n'engendre aucun plaisir et ne répond à aucune sorte de cruauté ou perversité cachées. Au contraire, chaque acte de brutalité exprime son indicible souffrance. On atteint d'ailleurs un paroxysme dans les scènes avec son père, où les coups deviennent frénétiques, presque insoutenables.
Pour autant, le film ne bascule dans aucune complaisance. Malgré le sujet difficile, il garde une vitalité et une énergie qui lui permettent de conserver une certaine légèreté. Surtout, il évite tout pathos sans se priver d'émotion. Et lorsque cette dernière surgit au détour d'une séquence, elle sonne particulièrement juste. L'intrigue prend alors un autre tour. Pas vraiment celui d'un conte de fées, car il n'y a là rien de mièvre ou de naïf, mais plutôt celui d'une histoire de solitude et de douleur d'où quelque chose de bon est capable de sortir.
Ik-june Yang, dont c'est le premier long métrage, incarne son personnage principal avec beaucoup de foi et présence. Trouvant le savant dosage de force brute et de psychologie, il en fait indéniablement un être plus complexe qu'il n'y parait au premier abord. Face à lui, Kkobbi Kim semble un bulldozer lancé à toute vitesse, à la fois inébranlable bloc de volonté et masque de douleur ravalée. C'est elle qui apporte un peu de douceur et d'humour au récit, et de sa confrontation avec Ik-june Yang nait l'équilibre réussi du film, à mi-chemin entre l'uppercut psychologique et la chronique sociale douce-amère.
MpM
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