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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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J'ai oublié de te dire
France / 2010
28.04.2010
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UN VELO DANS LA TETE
Film carte postale à la limite du comique involontaire, J’ai oublié de te dire se prend les pieds dans le plat au cours de ses 30 premières minutes. A tel point que le cinéaste hypothèque toute chance de sauvetage, malgré une deuxième partie un peu mieux maîtrisée, le traitement de la maladie d’Alzheimer et son rapport à la mort fournissant un soupçon de gravité au long-métrage.
Le réalisateur Laurent Vinas-Raymond confond niaiserie des sentiments et sincérité d’une relation simple, naturelle à l’évolution quasi filiale. L’histoire de cette amitié au départ hasardeuse entre Marie (Emilie Dequenne juste et touchante), une jeune femme de la ville un peu voleuse, un peu paumée, un peu menteuse et Jaume (Omar Sharif lui aussi à son aise), un vieil artiste-peintre solitaire et bougon, dégouline d’une naïveté primaire sclérosant les personnages comme la dramatique censée consolider l’ensemble. Tout sonne faux, du moins au début. La suite, pourtant meilleure, se perd dans un pathos inutile, sorte de contrepoint vulgaire au parti pris artistique de départ. Le résultat est vraiment bancal et l’on se demande d’ailleurs s’il ne s’agit pas d’une erreur de programmation tant le film nous fait penser aux téléfilms du samedi soir diffusés sur France 3.
De fait tout ou presque se retrouve dans les choux : l’éducation artistique du vieil homme sur la jeune femme rebelle et talentueuse ; la maladie d’Alzheimer vécue par scénettes de déchéance ne laissant pas suffisamment de place à la question des pauvres gens – qu’ils soient âgés ou pas – que l’on place dans une clinique spécialisée ; la relation, hors peinture, de Marie et Jaume virant rapidement vers le gros bouillon lacrymale entre deux séquences « pittoresques », « légères » et sans conséquences. Ne parlons pas des maladresses scénaristiques comme la présence obscure et sans intérêt d’un ancien copain de rapine de la belle Marie.
J’ai oublié de te dire parle de peinture, de transmission, d’Alzheimer, de rachat, d’euthanasie et d’amour transgénérationnel avec une inconsistance qui ferait passer Jean Becker pour Ken Loach. Un comble !
geoffroy
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