Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Fanfan la Tulipe


France / 1952

21.03.52
 



PAINS, AMOUR ET FANTAISIE





"- Ce n’est pas un régiment, c’est une plate-bande !"

Le temps est cruel. Il faut parfois revoir notre jugement sur des oeuvres adorées au temps de leur sortie. C’est le cas de ce film de Christian-Jaque. Non pas qu’il soit médiocre ou démodé, loin de là. Fanfan la Tulipe est même un excellent divertissement qui passe plutôt bien l’épreuve du temps. Mais la valeur de cette Tulipe est légèrement surévaluée. Ce n’est qu’un divertissement, justement, une fantaisie typique de l’époque. La mise en scène est légère, élégante. Les dialogues permettent de ne pas s’offusquer des failles de ce triomphe populaire.
La principale d’entre-elle est évidemment le scénario, peu consistant, complètement invraisemblable, et parfois un peu facile. Le scénario est ainsi sauvé par les répliques comiques, le sens de la dérision permanent, et même une moquerie parfois un peu satirique où les aristocrates, les belliqueux et les vils esprits sont des cibles à quolibets et jeux de mots. Même les Allemands sont tournés en ridicule.
Aussi, tout cela est plaisant. De cascades en duels, de prouesses en défis, le film n’est qu’une longue fuite en avant vers l’amour. Fanfan, héros vaillant, romantique né, semble voler de toits en toits, insouciant et jamais craintif des événements parfois sombres. Rien n’est grave, et mieux vaut sourire. Désuet dans le style, le film aura le mérite d’être, grâce à sa belle écriture, toujours séduisant. Cela tient aussi aux acteurs et notamment à la très belle Gina Lollobrigida ­ qui ne craquerait pas ? Tous les seconds rôles ont la gueule de l’emploi. Quant à Gérard Philipe, qu’on l’aime ou qu’on y soit réfractaire, il incarne parfaitement ce Fanfan, enthousiaste et hédoniste. Lisse et superficiel, Philipe et Fanfan ne font certes qu’un. Le phénomène autour du film tenait beaucoup à la personnalité de sa star, véritable "Di Caprio" de la décennie, équivalent français de James Dean. Son exaltation est si crédible, son envie de jouer avec les traits d’esprit ou de conquérir le c¦ur des dames si palpable, qu'on nous donne là une rare occasion de voir Philipe autrement que dans un rôle plus dramatique ou même tragique. Maintenant Philipe n’était pas Jean Marais. Les combats sont moins crédibles. Les scènes d’action sont à l’image du ton employé : drôle, parfois involontairement.
Cela reste du bon vieux cinéma européen. Du plaisir à voir et revoir. Le discours un peu anarchiste et clairement pacifiste rend le pêché encore plus délicieux. Rien de comparable avec l’envie voyeuriste de fixer nos yeux sur le décolleté de Gina. Contrairement au Roi, nous n’avons aucun risque de prendre une gifle.
 
vincy

 
 
 
 

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