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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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La tête en friche
France / 2010
02.06.2010
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BREVES DE BANC PUBLIC
La tête en friche, nouveau film de Jean Becker annonçait une histoire des plus touchantes : un homme un peu ours mais fragile apprenait aux côtés d’une vieille dame les plaisirs de la lecture et découvrait donc une existence douce et joyeuse. Les scènes sur le banc de ce parc entre Gérard Depardieu et Gisèle Casadesus (actrice de 94 ans en pleine forme !) sont les meilleures du film et Becker aurait certainement du les développer, explorer davantage la relation touchante entre ces deux êtres dont personne ne veut et que tout le monde sous-estime.
Il tente de remplir comme il peut les 1h20 de film. Mais insurgeons-nous. D’une part, s’il voulait faire un film aussi ramassé, il aurait pu se limiter au court métrage mais ; d’autre part, s’il avait réellement voulu aller au bout de cette belle histoire, le film aurait pu valoir le coût d’un billet en s’allongeant d’une demi-heure. Fainéantise ou rien à dire ? Pourquoi ne s’attarde-t-il pas sur sur l’enfance de pataud Germain, sur sa relation conflictuelle avec sa mère et le pire, sur ses copains de café ?
C’est ici que commence le début des souffrances. Filmé par un cadreur qui a certainement la tremblote, le spectateur subit des scènes plus caricaturales les unes que les autres : l’enfance difficile du personnage principal et les copains (piliers) de bar.
Il faut en parler de ce bar et des copains de Germain ! Ce sont de vraies perles, dignes d'un théâtre de boulevard. Des acteurs formidables qui jouent avec beaucoup de profondeur ces hommes qui commandent toujours un demi ou un « p’tit blanc », le coude posé sur le bar, la parole pleine de philosophie, les rires bruyants. On ne ressent malheureusement aucune complicité avec ces hommes. Juste de la distance et de l’agacement.
Alors forcément, lorsque Becker multiplie les « brèves » de comptoir, cela commence à peser sur nos nerfs et le film perd beaucoup en qualité.
La tête en friche nous laisse la notre pleine de trous. Film simpliste où le réalisateur semble absent, où l’on ose croire que des pages entières du scénario ont été perdues entre Paris et la campagne qui sert de décor. Il tenait un magnifique duo avec ces deux blessés par la vie, mais il s’attarde sur des futilités, sur des éléments caricaturaux que même un débutant aurait évités.
Quelques minutes réussies et précieuses ne permettent pas de justifier une caméra qui bouge comme dans un film de Paul Greengrass . Jean Becker a t il voulu conceptualiser son cinéma sentimentalo-écolo-virilo-champêtre ? Comme si, en vieillissant, il revenait à un cinéma de son enfance, avec l’envie d’appliquer une méthode « nouvelle vague » qui lui est bien étrangère…
benjamin
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