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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Bébés
France / 2010
16.06.2010
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METAPHYSIQUE DES TUBES
Quatre bébés dans le vent. Un documentaire sur quatre bébés éparpillés sur la planète, de leur naissance à leurs premiers pas debout. Cela donne une série de clichés dans un format esthétisant, avec une musique agréable aux accents électro de Bruno Coulais. Les plus cyniques n’y verront qu’une illustration naïve n’apportant rien à nos préjugés. Les autres auront une forme d’empathie devant tant de candeur et s’émerveilleront des différences culturelles.
Si tous les bébés se ressemblent, ils ne grandissent pas à égalité. « Grande révélation », mais, paradoxalement, on plaindrait presque les bébés japonais et californiens. Etre né quelque part…
On s’attachera ainsi davantage au naturalisme des deux bambins apparus dans des coins paumés que ceux évoluant dans des grandes cités. L’enfant mongol aura notre préférence. Momifié durant ses premières semaines, il va se vivifier au contact des animaux qui l’entourent. Objet étrange, le bébé est en effet une larve, impuissante, incapable d’autonomie. Les parents en font soit un objet conscient (trop) soit un être indépendant. Pas de juste milieu. Même s’il est impossible de parier lequel d’entre eux s’en sortira le mieux, une fois adulte. Les deux parents de San Francisco fabriquent déjà les névroses de leurs filles, tandis que le jeune namibien ne pensera qu’à survivre.
C’est sans doute là la limite de l’exercice. Mais, si le fond, un zest caricatural, facilite les critiques, la forme est d’emblée plus enthousiasmante. Divertissant, distrayant, attendrissant, Bébés mérite la grosse dose d’affection qu’il dégage. « Je fais rien que des bêtises… » Les poupons sont magnifiques, les paysages sublimés, et le découpage fait la part belle au rythme et aux séquences marquantes. Cette observation peut conduire à des scènes cocasses comme ce Nambien perplexe devant les fesses nues de son frère… Ou encore cette mère bobo californienne qui lit « Becoming the parents you want too ». Ca chiale, ça crie, ça s’aventure, ça prend des risques, mais c’est une histoire sans paroles. La mère sortira un livre pour enfants initulé « Ne pas frapper » quand la gamine claquera sa mère par esprit de rébellion. On reste stupéfait devant ces réflexes doltoiens qui finalement paraissent surréalistes.
L’éveil est difficile pour le futur homo erectus. Nous savons tout ce que nous voyons. Cependant, on reste surpris du poids des traditions et des cultures. La série de vidéo-gags ne masque pas le fossé entre les sociétés, malgré la mondialisation de notre civilisation. Les inégalités sont frappantes. Si tous les bébés vont s’ériger puis marcher, nul ne doute qu’ils ne partent pas avec les mêmes armes.
Pour nous, subjectivement, le charme se porte sur les enfants élevés en liberté. Le documentaire les rend irrésistible. Leur innocence n’a rien à voir avec la violence éducative de leurs homologues « occidentaux ».
vincy
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