Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Millénium 3 - La reine dans le palais des courants d'air


/ 2009

28.07.2010
 



LE PASSÉ DÉCHIRÉ





«- Un tel complot, désolé, mais ça me paraît invraisembable/ »

Long, ce troisième épisode de Millénium cherche à boucler l’histoire. Impossible à voir sans avoir suivi le deuxième opus, le prologue est même un résumé du précédent, alternant avec le début du nouveau feuilleton.

Car il s’agit bien, narrativement, d’un film où tout se mélange : un procès, une vengeance, du journalisme, une enquête policière, un complot, des tentatives d’assassinat, des relations humaines où le non-dit l’emporte. Sans doute le plus complexe, le plus fascinant, des trois, La Reine du palais des courants d’air reprend tous les ingrédients de la saga. Mais il manque un souffle cinématographique et une originalité de traitement pour en faire une œuvre marquante. Engoncé dans son cadre télévisuel, trop fidèle au roman, au point de nous refaire un final assez similaire aux deux autres films, Millénium 3 ne décolle pas de son format pré-établi. Le procès, assez long, bloque même un peu le rythme.

Ce sentiment de répétition et cette envie de tout montrer lui nuisent, mais pas au point de gâcher le plaisir. S’il y a moins d’action, il y a plus d’enquêtes et de dilemmes. La vérité est ailleurs, mais elle est difficile à prouver. L’increvable salopard est vite expédié aux enfers, et on découvre au fil du film toute la généalogie des affreux bêtes et méchants qui veulent faire de Lisbeth un bouc émissaire facile. Proprement féministe, le film est aussi un hyne aux contre-pouvoirs, du journalisme au piratage informatique, de la justice indépendante au besoin d’experts indépendants.

Au delà de ce royaume où il ya quelque chose de pourri, de ses groupuscules sans morale, Millénium vante aussi la qualité de vie suédoise (de H&M aux beaux lofts de Stokhom). Cette respiration dans le décor n’est pas inutile tant l’ultra-trauma de Lisbeth est plombant. Porté par une Noomi Rapace, toujours aussi impeccable, le personnage n’est plus seulement un fil conducteur ou l’héroïne, il devient l’objet du film. Complémentaire à elle, le journaliste (Mikael, nickel), son associée (tourmentée efficacement) et sa sœur (qui est comme une jumelle à Carmen Maura).

La fin, plus subtile que ce que l’on pouvait anticiper, ne nous frustrera pas, malgré l’impossibilité d’avoir une autre suite. D’une part, le tour est fait, et il n’y avait rien à montrer de plus. D’autre part, nous savions déjà ce qui faisait l’intensité et la singularité de cette trilogie : Lisbeth. Une créature littéraire qui a pris forme sur grand écran. Elle entre au panthéon des grandes divas du cinéma, tendance gothique, trash et techno. Du grand art qui suffit à prendre son pieds avec des films de genre comme Millénium.
 
vincy

 
 
 
 

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